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Les touristes étrangers désertent Paris: "Il n'y a personne, je n'ai jamais vu ça de ma vie!"

La capitale n'attire plus les touristes étrangers, notamment les Japonais. La série d'attentats a en effet découragé les vacanciers de s'aventurer dans les rues de Paris.

Les touristes étrangers boudent Paris. Les chiffres de fréquentation de cet été ne sont pas encore connus mais devraient ressembler à la période janvier-avril qui a vu une baisse de fréquentation de 11%.

Dans le top 3 des nationalités qui boudent le plus Paris: les japonais (-53,7%), suivis des russes (34,8%) puis des chinois (-17,6%).

RMC a arpenté les rues de Paris à la recherche de touristes étrangers qui ont bravé leurs peurs pour visiter la capitale. Dans le bus panoramique de Bruno, il n'y a pas foule. A l'intérieur, seulement une petite dizaine de personnes, et cela dure depuis le début de l'été: "Des fois personne ne monte personne, personne ne descend même aux points stratégiques comme à Opéra. Les Anglais continuent à venir mais les personnes des pays plus lointains, c'est en forte baisse, ça va peut-être revenir! J'espère!"

"Ils ont peur d'être tués!"

A côté de la cathédrale Notre-Dame, c'est le même constat. François, patron du Café Notre-Dame est dépité: il a perdu près de la moitié de son chiffre d'affaire par rapport à l'an dernier. "Il n'y a personne, je n'ai jamais vu ça de ma vie! Les étrangers ne veulent plus venir en France parce qu'ils ont peur d'être tués, le problème il est là!", déplore-t-il.

Doris a failli annuler son billet, mais cette touriste chinoise a tenu à accompagner son petit-fils pour visiter Paris: "Bien sûr que j'ai peur. Paris est une très belle ville, les gens sont gentils, la nourriture est bonne, mais depuis les attentats du 13 novembre, on ne se sent plus en sécurité"

Résultat: un été très morose, confirme Frédéric Valletoux, président du Comité Régional du Tourisme à Paris et en Ile de France: "C'est l'effet attentat, c'est l'état d'urgence. Il faut savoir que le seul fait d'être en état d'urgence, dans beaucoup de pays, met la France dans la liste des zones à risques".

"Nous avons aussi une part de responsabilité"

Toutefois, Didier Arino, directeur général de Protourisme, veut modérer cet effet attentat et voit aussi d'autres causes à ce désamour touristique: "La réalité est beaucoup plus complexe que cela: au-delà des attentats pour lesquels nous ne pouvons pas faire grand-chose, nous avons aussi une part de responsabilité avec des manifestations, des grèves, des blocages, des taxis qui se battent avec des Uber. Il serait souhaitable que les Français aient conscience qu'au-delà des attentats nous nous tirons des balles dans le pied en donnant une image déplorable de notre pays et en faisant fuir les étrangers car ça fait deux ans qu'on s'offre une campagne de dénigrement de la destination France!"

Didier Arino se veut tout de même optimiste: "La France est tout de même une nation touristique et ce ne sont pas 2 attentats qui nous plomberont!"

P.B. avec Marie Monier