La vie extraterrestre' "Oui", "peut-être" disent des scientifiques au festival de Fleurance

La vie extraterrestre et sa forme continue de nourrir de nombreux débats. Et à opposer les scientifiques.

afp.com/HO

La question fascine, la réponse divise. Y a-t-il une vie ailleurs que sur Terre? "Oui", "peut-être", répondent physiciens, géologues ou spécialistes des météorites, qui ont fait part, samedi, de leurs divergences lors du 26e festival d'astronomie de Fleurance (Gers).

Publicité

Ce rendez-vous, l'un des plus importants de la culture scientifique et d'astronomie, réunit jusqu'au 12 août une cinquantaine de chercheurs. Tous viennent partager leurs connaissances dans des conférences, ateliers et débats. Né en même temps que la Nuit des étoiles, le festival aborde cette année la question de la recherche de la vie.

LIRE AUSSI >> Nuit des Etoiles 2016: "Regarder le ciel fait du bien à tout le monde!"

Va-t-on découvrir des traces de vie dans le système solaire ou sur une exoplanète? Pour Pierre Thomas, professeur à l'École normale supérieure de Lyon, "C'est oui. J'ai un faisceau d'arguments. Et je serais prêt à le parier." Ce dernière considère que "l'apparition de la vie a été facile sur Terre" et doit "donc être facile ailleurs".

"On ne sait pas encore ce qu'est vraiment la vie"

Ce géologue, travaillant à la formation des planètes et satellites et sur l'origine du système solaire, vise trois endroits où l'on pourrait, selon lui, trouver des traces de cette vie: le sous-sol profond de Mars, les océans sous-glaciaires d'Europe et d'Encelade, mais également les satellites de Jupiter et de Saturne.

Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. Brigitte Zanda, "météoritologue", se veut plus réservée sur une vie extraterrestre. Selon elle, cela "reste de l'ordre de la croyance" car "on ne sait pas encore ce qu'est vraiment la vie". Elle considère que "la probabilité de vie sur une planète est peut-être infinitésimale. Même si le nombre de planètes est infini, on ne peut tirer aucune conclusion".

LIRE AUSSI >> Une mystérieuse étoile continue d'agiter les chasseurs d'extraterrestres

Pour le géologue espagnol Juan-Manuel Garcia-Ruiz, il faut en outre "tracer une frontière entre vie et réaction chimique". "On n'a aucune preuve de la vie. Mes expériences ont montré que la réaction chimique peut mimer la vie primitive de la Terre", détaille le directeur du laboratoire d'études cristallographiques de Grenade, dont les publications ont longtemps suscité des critiques de la part d'une partie de la communauté scientifique.

Questions sur la forme d'une autre civilisation intelligente

Juan-Manuel Garcia-Ruiz espère beaucoup du programme ExoMars de l'Agence spatiale européenne qui va permettre en 2020 de sonder des roches de la planète rouge. Mais il souhaite pour cette mission qu'on "développe des technologies pour déterminer les traces moléculaires de la vie".

Pour plusieurs spécialistes, l'existence d'une civilisation intelligente reste une éventualité. "Si la vie s'est développée, il est probable qu'il y ait une intelligence", remarque Brigitte Zanda. Une chose est sûre, l'apparence de l'extraterrestre "n'aura aucun rapport avec la forme humaine", poursuit-elle. Une théorie contestée par l'avis du professeur Simon Conway Morris, de l'université de Cambridge, dans son livre The Runes of Evolution.

LIRE AUSSI >> S'ils existent, les aliens nous ressemblent

"La nature a plus d'imagination. On a découvert sur Terre des formes de vie qui semblent bizarres", rappelle le physicien niçois Jean-Marc Levy-Leblond. Le professeur Thomas, lui, qualifie de menteurs "ceux qui disent avoir vu des extraterrestres avec deux bras et deux jambes".

Toujours pas de trace trouvée...

Reste à comprendre pourquoi après tant d'années de recherches, aucune trace n'a été trouvée. Les moyens techniques pourtant aujourd'hui à disposition permettraient de détecter un signal, même très faible "à plusieurs dizaines d'années lumière", souligne le Pr Levy-Leblond.

VIDEO. Chine: avec ce télescope géant, Pékin veut traquer les extraterrestres

Ce dernier formule plusieurs tentatives d'explications: celle d'une civilisation trop évoluée technologiquement ou encore celle d'un monde sous 30 km de glace dans l'incapacité de communiquer...

Cet enseignant également essayiste envisage aussi un scénario catastrophe, ce serait même "le plus probable", selon lui: "On peut envisager que des civilisations se sont auto-détruites comme nous risquons de le faire avec les guerres, la pollution...", avance-t-il.

Publicité