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Le fossé se creuse entre les métropoles et le reste du territoire

Une majeure partie de la croissance de l'activité économique se fait dans les grandes agglomérations, s'inquiète une note de France Stratégie.

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Par Claire BAUCHART (Journaliste)

Publié le 5 août 2016 à 01:01

« Il faudra veiller à ce que Paris puisse jouer pleinement le rôle de ville-monde de premier plan au sein de l'Union européenne. » Dans une note récente, France Stratégie, organisme de réflexion rattaché à Matignon, analyse l'influence grandissante des métropoles sur l'activité économique dans l'Hexagone. Une tendance s'inscrivant dans un mouvement mondial : aux Etats-Unis, 50 % de l'augmentation récente du PIB découle de celle des grandes métropoles.

En France, entre 2000 et 2010, les quinze plus grandes aires urbaines ont généré les trois quarts de la croissance. Un dynamisme qui s'explique notamment par une population dense et en moyenne plus diplômée que dans le reste du pays, et par la présence d'un certain nombre d'activités de services à haute valeur ajoutée. Si cette concentration n'engendre évidemment pas que des effets positifs (problèmes de transport, hausse des prix de l'immobilier...), l'écart de productivité entre les villes les plus peuplées et celles moins peuplées est d'environ 10 %, avec un impact fort sur les salaires.

Fortes disparités

Ces ressorts de croissance, souligne France Stratégie, font défaut à beaucoup d'agglomérations, avec un décrochage en particulier dans les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté ou encore le Grand-Est. Avec de nombreuses conséquences. « La probabilité de connaître une promotion sociale varie fortement selon le département de naissance », pointe France Stratégie, ajoutant que « les taux d'accès à l'enseignement supérieur peuvent varier du simple au double d'un territoire à un autre ». Si le système redistributif et l'emploi public permettent de réduire certaines de ces disparités, France Stratégie épingle des mesures territoriales peu cohérentes. « La multiplication des dispositifs et des acteurs rend très difficile la lisibilité de certaines politiques », note le rapport. Et ce alors même que, selon l'organisme, la prochaine décennie sera celle d'un renforcement de la prédominance des métropoles.

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83 % d'urbains en 2030

De fait, d'après les Nations unies, à l'horizon 2030, 83 % de la population française sera urbaine, contre 76 % en 2000. Parallèlement, les agglomérations comptant moins de 100.000 habitants reposent sur des secteurs d'activité en perte de vitesse. D'où la nécessité d'une politique renforçant l'accessibilité. « Doit-on fixer un panier de services minimaux garantis par l'Etat sur tout le territoire ? », s'interrogent les auteurs qui recommandent également une autonomie accrue des régions. Ces dernières doivent pouvoir « jouer un rôle nouveau d'impulsion et de coordination sur leur territoire ». Un contexte dans lequel le numérique a un rôle à tenir, « que ce soit à travers le désenclavement des zones peu denses ou le désengorgement des métropoles (grâce par exemple au télétravail, la télémédecine etc.) ».

Claire Bauchart

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