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Médecine : toujours plus de robots dans les salles d’opération

Des robots réaliseront bientôt une intervention chirurgicale sur trois aux Etats-Unis. Les chirurgiens guideront alors, depuis un ordinateur, des bras mécaniques.

Par Anaëlle Grondin

Publié le 6 août 2016 à 12:00

Les machines prendront bientôt davantage de place dans les salles d'opération. D'ici cinq ans une intervention chirurgicale sur trois sera réalisée par des robots aux Etats-Unis, selon Reuters. Cela représentera plus du double comparé à leur présence en 2016. Les chirurgiens ne disparaîtront pas pour autant. Mais ils iront de plus en plus s'installer aux commandes d'un ordinateur avec pour mission de guider des bras mécaniques qui se chargeront de manipuler le scalpel.

Le marché des robots médicaux spécialisés dans la chirurgie est aujourd'hui dominé par , qui conçoit et produit des machines aux Etats-Unis. Il commercialise notamment le robot Da Vinci, présenté pour la première fois en 1999. L'entreprise n'a cessé d'innover dans ce domaine depuis, et vend ses modèles dans le monde entier.

80 % des opérations de la prostate

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L'an dernier, l'entreprise a dégagé un chiffre d'affaires de 2,4 milliards de dollars. Aujourd'hui, plus de 3.600 de ces robots réalisent des interventions dans des établissements du monde entier.

Et en 2015, les robots Da Vinci ont été utilisés pour 670.000 opérations, plus précisément pour de la chirurgie bariatrique, la réparation des hernies ou encore des hystérectomies, ablations de l'utérus. Selon Intuitive Surgical, le nombre d'interventions pour lesquelles ses robots ont été sollicités a bondi de 16 % au second semestre 2016 comparé à la même période l'année dernière.

Le coût élevé de ces machines - 1,5 million de dollars pour un modèle Da Vinci, sans compter les frais de maintenance - peut freiner leur adoption. Malgré tout la plupart des grands hôpitaux américains ont déjà investi dans ce type de robots, auprès d'Intuitive Surgical ou non, pour le traitement de cancers, en urologie, en gynécologie et en gastro-entérologie principalement. Aux Etats-Unis, plus de 80 % des opérations de la prostate sont par exemple réalisées par chirurgie robotique (contre 20 % en France).

Le français MedTech en lice

De nouveaux robots moins chers et capables de mener d'autres types d'interventions sont attendus ou commencent à se faire une place sur le marché. De jeunes pousses se spécialisent dans ce secteur en plein boom. Verb Surgical, soutenue par Alphabet (Google) et le géant pharmaceutique Johnson & Johnson, Medtronic Inc, qui prévoit de lancer son robot à la mi-2018, TransEnterix, qui vient d'annoncer la première vente de son système chirurgical robotisé ALF-X à un hôpital italien, ou encore le français MedTech, spécialisé dans la chirurgie du cerveau et de la colonne vertébrale.

ALFX Emotional Video 5300189 rev1_2 from TransEnterix, Inc on Vimeo.

Ces entreprises pourraient encourager les établissements qui ne sont pas encore équipés en robots-chirurgiens à en acquérir et même convaincre les grands hôpitaux à changer de solution pour des appareils plus abordables. Mais seront-elles capables d'apporter aux médecins les innovations qu'ils attendent ? Des chirurgiens interrogés par Reuters expliquent qu'ils aimeraient avoir à leur disposition des robots permettant de sentir les tissus du corps à distance (la perception haptique), ainsi qu'une meilleure qualité d'image du côté des caméras. Un gain de rapidité faciliterait le travail des équipes médicales également.

Une opportunité à plusieurs milliards de dollars

Verb Surgical, qui a investi environ 250 millions de dollars dans ce projet de robots, indique d'ailleurs que sa priorité est de créer un système plus rapide et plus facile à prendre en mains. Intuitive Surgical cherche dans le même temps à améliorer sa technologie pour un coût raisonnable.

Pour Johnson & Johnson, qui espère devenir le second acteur du marché grâce à Verb Surgical, il s'agit d'une opportunité à plusieurs milliards de dollars. D'autant plus que les constructeurs en robotique chirurgicale ont l'ambition de conquérir la planète. Les pays émergents comme la Chine et l'Inde font par exemple partie de la stratégie de ces entreprises à court-terme.

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Pour la pépite montpellieraine MedTech, le succès est déjà au rendez-vous. La start-up, qui vient d'être croquée par le géant américain de la chirurgie orthopédique Zimmer, annonçaitun chiffre d'affaires annuel en progression de 73 %, pour s'établir à 11,2 millions d'euros, au cours de son exercice fiscal clos au 30 juin 2016. Aujourd'hui, ses robots baptisés Rosa sont 82 à avoir rejoint des établissements de santé sur plusieurs continents, en particulier en Amérique du Nord.

A.G.

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