En Inde, la caste des intouchables, aujourd’hui communément appelés dalits, entend bien utiliser tous les moyens à sa disposition pour ne plus se faire marcher sur les pieds. “Les dalits montrent leurs muscles sur Twitter, le site de microblogging leur sert de chien de garde pour dénoncer la violence et le sectarisme dont ils sont l’objet de la part des hautes castes”, observe une correspondante du Washington Post en Inde.

Fin mars, la réaction a par exemple été très forte lorsqu’un viaduc en chantier s’est écroulé à Calcutta. Sur Twitter, un riche homme d’affaires nommé Motilal Oswal a mis en cause la compétence des ingénieurs, du fait des quotas dont bénéficient les dalits dans les écoles d’enseignement supérieur. Selon lui, “les diplômes ne sont plus accordés en fonction des compétences mais en fonction de la caste” des étudiants.

Les dalits accèdent à la classe moyenne

Aussitôt, des centaines de dalits ont attaqué son compte avec le hashtag #BoycottMotilalOswal, rappelant que la discrimination positive était un droit garanti par la Constitution. L’intéressé a été obligé de présenter des excuses.
“Si la grande majorité des dalits sont des fermiers sans terre, trop pauvres pour posséder un smartphone ou accéder à Internet, le système des quotas a permis à certains d’entre eux de constituer une classe moyenne de fonctionnaires, médecins, ingénieurs et hommes politiques qui font aujourd’hui entendre leur voix”, fait remarquer The Washington Post.

Element inconnu

Pour les hautes castes, Twitter est un outil comme un autre mais, pour les dalits, le réseau pourrait permettre de “faire la révolution”. Plus de 22 millions d’Indiens utilisent déjà Twitter, indique le journal, mais la récente floraison de hashtags tels que #DalitLivesMatter ou #DalitWomenFight montre que le phénomène n’en est qu’à ses débuts.