Anne Hidalgo prend la tête du plus influent réseau de maires
La maire de Paris remplace celui de Rio à la tête du C40, association des 85 plus grandes villes mondiales
Par Matthieu Quiret
« Anne Hidalgo devient ainsi la leader mondiale des maires les plus influents, représentant ensemble 650 millions de citoyens et dont les territoires génèrent 25% du PIB mondial. » Dans un communiqué triomphant, la mairie de Paris a salué lundi l’élection à Rio de sa dirigeante à la tête de l’association C40 qui réunit les 85 plus grandes agglomérations du monde.
« Équivalent du G20 pour les villes-mondes » enfonce l’hôtel de Ville. La maire de Paris succède à cette présidence au maire de Rio Eduardo Paes, qui avait lui même pris la suite de l’ancien maire de New York Michael Bloomberg. C’est ce dernier qui a donné au C40, créé en 2005 par le maire de Londres Ken Livingston, son influence.
Depuis son élection à Paris en 2014, Anne Hidalgo s’est appliqué à étendre son carnet d’adresse international, rassemblant à plusieurs occasions ses homologues, visitant Pékin, New York, Tokyo, Alger par exemple. Fin 2015, profitant du sommet sur le climat à Paris, elle avait organisé sa propre mini COP 21, regroupant un millier de maires autour d’objectifs climatiques plus ambitieux que ceux de l’ONU.
Le défi climatique en priorité
La maire de Paris a trouvé dans le C40 un carrefour de deux fortes convictions : les villes, plus agiles que les Etats face aux grandes problématiques, auront un rôle croissant ; la lutte contre le changement climatique est l’épicentre des autres grands enjeux sociaux, économiques, etc. « Qu’il s’agisse du défi climatique, de l’inclusion sociale ou de l’accueil des réfugiés, nos villes sont en première ligne et plus que jamais, nous avons besoin d’unir nos forces » a-t-elle déclaré à Rio.
Pour Cynthia Ghorra-Gobin, directrice de recherche en géographie et spécialiste de la mondialisation des villes, Anne Hidalgo a pris la tête du réseau de maires le plus puissant. « Les élus locaux ont été invités pour la première fois à une conférence de l’ONU en 1996 et, depuis, leur influence ne fait que grandir. A la COP 15 de Copenhague en 2009, les maires ont été jusqu’à décréter devant l’échec des Etats que les villes allaient prendre le relais » rappelle la chercheuse.
L’entourage d’Anne Hidalgo souligne que son programme prévoyait déjà l’exercice de cette diplomatie des villes-mondes. La candidature aux Jeux Olympiques de 2024 lui permet désormais de la pratiquer à plein, jouant aussi la maître des cérémonies post-attentats en 2015. La dignité et la détermination des parisiens face à ces drames a refait de Paris un symbole de liberté mondial, aime-t-elle rappeler.
Matthieu Quiret