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Conquête

En Inde, Facebook revient à la charge avec Express Wifi

Le réseau social a mis en place des bornes d'accès à Internet dans des zones rurales, en partenariat avec les opérateurs locaux. Un bon moyen pour s'implanter dans la région.
par Margaux Lacroux
publié le 9 août 2016 à 16h11

Dans un grand élan de charité, Mark Zuckerberg a lancé son tout nouveau service destiné aux pays en développement : Express Wifi. Uniquement implanté en Inde (pour le moment), il vise à installer des bornes wi-fi dans les zones rurales. En partenariat avec des fournisseurs d'accès à Internet, des opérateurs mobiles et des entrepreneurs locaux, Facebook souhaite ainsi faciliter un accès au Web «abordable» et de «qualité».

Une version pilote du programme a déjà été testée dans 125 points d'accès en Inde, en collaboration avec opérateur télécom du pays, d'après les informations de la BBC. Ce territoire d'un milliard de personnes est une priorité pour le réseau social, par ailleurs interdit en Chine. En améliorant la couverture du Net en Inde, Mark Zuckerberg espère attirer de nouveaux utilisateurs dans ses filets.

Service payant

Connectés au Web sur leur téléphone grâce aux bornes wi-fi, les Indiens «peuvent explorer l'éventail d'informations qu'Internet a à offrir, notamment des outils d'information, d'éducation, de santé, de recherche de travail, de divertissement et de communication tels que Facebook», écrit l'entreprise sur sa plateforme Internet.org. Express Wifi rentre dans le cadre de ce projet lancé en 2013 par Mark Zuckerberg, pour qui «la connectivité est un droit de l'homme». Ce site se donne pour mission de donner un accès gratuit à n'importe quel utilisateur dans les pays en développement. Sauf que le fonctionnement d'Express Wifi ne repose pas sur la gratuité. Facebook a retenu la leçon après s'être fait taper sur les doigts il y a quelques mois par les autorités indiennes.

En septembre 2015, le grand chevalier de «l'Internet pour les pauvres» a mis les pieds dans le pays avec son application Free Basics, développée dans le cadre d'Internet.org. Sans besoin d'avoir souscrit un abonnement au Web, l'application donnait un accès gratuit à Facebook ainsi qu'à différents services d'éducation, d'emploi et de santé depuis un terminal mobile. Au total, 35 sites étaient en accès libre grâce à un partenariat avec Reliance Communications, un opérateur local. Sauf que des activistes se sont vite fait entendre.

Différence de traîtement

Pour les détracteurs de Free Basics, l’application ne respectait pas la neutralité du Net. En principe, les utilisateurs, doivent avoir accès au même réseau quelles que soient leur connexion. Les opérateurs doivent garantir l’égalité de traitement des contenus. Or Facebook, en proposant un échantillon du Web en accès libre, a mis en place une différence en fonction de l’origine des contenus. Le père du réseau social soutient de son côté qu’après tout, une partie d’Internet, c’est mieux que pas d’Internet du tout pour ceux qui ne peuvent pas s’offrir d’abonnement.

Mark Zuckerberg s’est aussi défendu d’utiliser le Facebook Free Basics à des fins commerciales : il n’y avait pas de pubs sur son application. Grâce à sa campagne médiatique, il a réussi à obtenir le soutien de plus de huit millions d’Indiens. Dans le collimateur de l’Agence indienne de régulation des télécoms (Trai), Free Basics a été interdite début 2016. Mais chassez Facebook et il revient au galop.

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