Publicité

Ces compétitions sportives menacées par le climat

¤ JO d'hiver, internationaux de tennis, tournois de golf... L'organisation de grands rendez-vous est mise à mal par le réchauffement. ¤ La hausse des températures nuit également à la performance des athlètes.

ECH22252062_1.jpg

Par Joël Cossardeaux

Publié le 10 août 2016 à 01:01

Le Comité international Olympique (CIO) n'aura bientôt plus l'embarras du choix des sites hôtes pour les Jeux. Outre leur coût élevé, qui a amené plusieurs villes à se retirer de la course pour 2024, une sorte de sélection naturelle va de plus en plus s'exercer. Celle imposée par le réchauffement climatique, qui fait que beaucoup des sites désignés ces dernières décennies pour accueillir de grands rendez-vous sportifs ne pourraient plus « rempiler », sauf à engager des dépenses considérables. C'est la conclusion à laquelle parvient le think tank américain Climate Nexus, qui a compilé toute une série d'études sur le sujet.

Sans surprise, les sports alpins sont les plus vulnérables. Près de la moitié des sites où se sont déroulés les JO d'hiver depuis leur première édition, en 1924 à Chamonix, ne pourraient plus renouveler l'opération. Et ce n'est qu'un début. D'ici à la fin de siècle, ils ne seront plus que 6 sur 19. Sotchi, en Russie, où les derniers JO d'hiver se sont déroulés sous une température moyenne de 16 degrés, n'a plus aucune chance. Rappelons que, déjà, pour les Jeux d'hiver 2022, il n'y avait que deux candidats, Almaty, au Kazakhstan, et Pékin, qui a été choisie...

Des patinoires naturelles praticables 28 jours par an

Les sports de glace sont encore plus sur le gril. Au Canada, il devient risqué de pratiquer le hockey à l'air libre car il fait de moins en moins froid. Avant la fin de ce siècle, les patinoires naturelles ne seront plus utilisables que 28 jours par saison. Moitié moins qu'aujourd'hui ! En Alaska, l'Iditarod, la mythique course de chiens de traîneau, n'a pu se tenir cet hiver qu'à grand renfort de wagons remplis de neige. Aux Etats-Unis, la moitié du budget énergétique des stations sert à produire de la neige. L'an dernier, 75 médaillés Olympiques d'hiver ont exhorté Barack Obama à durcir sa politique climatique.

Publicité

Le réchauffement rend de plus en plus incertain le déroulement des compétitions. Ce qui stresse les athlètes et nuit à leurs performances. Les tournois de tennis internationaux l'illustrent parfaitement. L'an dernier, le premier tour de l'US Open s'est tenu sous plus de 32 degrés à l'ombre et avec un taux d'humidité de 40 %. Résultat, 10 abandons en cours de compétition. En mars 2015, le marathon de Los Angeles s'est couru sous la même température, entraînant la mise sous assistance médicale de 200 compétiteurs.

Le golf, lui aussi, est menacé par l'accélération des caprices extrêmes du temps et l'élévation des océans induite par le réchauffement. Les Etats-Unis comptent 1.168 parcours de golf côtiers aménagés à un niveau qui dépasse de moins de 2 mètres celui de la mer. Plus de la moitié pourraient disparaître d'ici à la fin de ce siècle. A moins de faire des travaux d'adaptation. C'est ce que projette Donald Trump sur un de ses golfs. Le candidat républicain à la Maison-Blanche n'a pourtant jamais caché son climatoscepticisme.

Joël Cossardeaux

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité