2017 : Hollande et la théorie du "trou de souris"

Le président, attendu ce jeudi sur ses terres corréziennes, croit encore en ses chances et met à profit ses courtes vacances pour peaufiner sa stratégie.

Source AFP

Francois Hollande à Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016, entouré du maire de la ville Hubert Wulfranc à gauche et de son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Francois Hollande à Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016, entouré du maire de la ville Hubert Wulfranc à gauche et de son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. © AFP

Temps de lecture : 3 min

François Hollande se rend à Tulle ce jeudi, l'occasion de prendre le pouls de l'opinion et de tenter de se rassurer. Car le président et son entourage veulent encore y croire et mettent à profit ces courtes vacances pour peaufiner leur stratégie. Certes, la crédibilité du chef de l'État s'est encore effritée après les attentats de juillet et les sondages le montrent toujours au fond du trou. Mais pour certains proches du président de la république, la réaction de la droite et de l'extrême droite au lendemain des attentats de Nice (le 14 juillet) et de Saint-Étienne-du-Rouvray (le 26) lui permettrait de se glisser dans un « trou de souris ». Leur espoir ? « Qu'il apparaisse plus rassurant, apaisant et unitaire et provoque un sursaut de la gauche autour de sa personne ».

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Contre « la fuite en avant de la droite »

Se confiant à des journalistes début août, François Hollande a lui-même esquissé ce qui pourrait s'apparenter à une stratégie pour 2017 : s'ériger en rempart contre les dérives « autoritaires » de la droite. « Face au terrorisme, la démocratie doit avoir la force nécessaire pour prendre des dispositions » dans le cadre de l'État de droit, et non pas dans « un État d'exception », a-t-il plaidé. Et de théoriser : « Le candidat de gauche (en 2017) a plus de chances de gagner s'il dit ce qu'il est possible de faire » en restant fidèle à l'État de droit et en se démarquant de la « fuite en avant » d'une partie de la droite.

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Une manière de répliquer à Nicolas Sarkozy (LR) qui a appelé à placer « en rétention administrative les individus fichés les plus dangereux », au député (LR) Georges Fenech qui a souhaité un « Guantánamo à la française » ou à Marine Le Pen (FN), partisane de « l'expulsion immédiate » et administrative des étrangers « soupçonnés d'avoir un lien quelconque avec le terrorisme ».

Reste que comme le constate le politologue Jérôme Fourquet (Ifop), « la confiance accordée par les Français à François Hollande s'est complètement érodée » dans la foulée des attentats de juillet. Cette fois, point de rebond dans les enquêtes d'opinion, phénomène observé après Charlie Hebdo et le Bataclan quand il était apparu en « père de la nation ». La confiance en l'exécutif s'est affichée quasi stable, à 17 % pour le chef de l'État.

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Pis, dans le palmarès des personnalités considérées comme les plus crédibles pour assurer l'équilibre entre efficacité contre le terrorisme et protection de l'État de droit, il ne se place qu'en quatrième position (10 %) derrière Marine Le Pen (21 %), Nicolas Sarkozy (17 %) et Alain Juppé (15 %), selon une enquête (Ifop) publiée mardi. « Empêtré dans des considérations philosophiques et morales, l'exécutif ne veut pas prendre de mesures supplémentaires, alors même qu'aux yeux des Français, le degré de menace et l'urgence de la situation exigent une modification du dispositif juridique, pénal et constitutionnel », souligne Jérôme Fourquet. François Hollande qu'aucun sondage déjà ne donnait présent au second tour de la présidentielle avant les événements de juillet voit ainsi « son crédit fortement entamé dans le seul domaine où il disposait encore d'un crédit significatif », la lutte antiterroriste, observe-t-il.

Rempart

Face à tant d'adversité, l'intéressé temporise. Dans l'avion qui le ramenait samedi des JO de Rio, le président a confié, selon Le Figaro, qu'il prendrait sa décision « début décembre (...) pour avoir tout le temps nécessaire pour la construire et la justifier ». « Le bilan, la réussite, si tant est qu'elle puisse être démontrée, ne suffisent pas », a-t-il reconnu. Un intime en est toutefois persuadé : « Plus le temps passe, plus sa candidature devient probable, évidente même, dans la confrontation avec la droite et l'extrême droite. »

Quoi qu'il en soit, François Hollande est tenu par le calendrier de la primaire de la gauche qui a fixé au 15 décembre la date butoir pour le dépôt des candidatures. Et s'il renonçait ? « Être battu exige une retraite, un retrait », a-t-il admis, visiblement travaillé par cette sombre perspective.

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Commentaires (100)

  • vetoYves

    J'interviens à mon tour dans votre discussion sur l'abstention et si je me rallie au point de vue de Clairevoix (qui exprime sur le vote des étrangers une opinion à laquelle je n'avais pas penséet que je partage) je respecte le point de vue du sanglier, sans le comprendre.
    cette question de l'abstention m'interessant beaucoup, je me suis amusé à collationner quelques citations émanant de personnes plus ou moins connues et que je soumets à votre sagacité :
    -D'un certain Marcel Larche : "Le doute n'est que la première phase de l'abstention et du désespoir"
    - De Reine Malouin (une inconnue pour moi) : "L'abstention est un recul avant de devenir une lâcheté"
    -De Robert Escarpit : " Il vaut mieux avoir honte d'unéclat que d'un silence, d'une violence que d'une abstention"
    -D'un article de L'Express du 04/4/2012 : "L'abstention est un acte politique qui exprime un refus ferme et sans concession du mode de consultation en soi"
    -D'André Frossard : " Ce serait une erreur de croire que les abstentionnistes ne votent pas : ils font simplement baisser le niveau de la majorité, donc ils favorisent le plus fort et votent tout de même à leur façon"
    -D'Albert Einstein : "Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire"
    -De Louise Michel : "Le pouvoir est maudit. C'est pourquoi je suis anarchiste"
    - De Voltaire (phrase également attribuée à Confucius) : "Lorsque tu fais quelquechose, sache que tu auras contre toi ceux qui veulent faire la même chose, ceux qui veulent le contraire et l'immende majorité de ceux qui ne veulent rien faire"
    - De Philippe Bouvard : " La panacée civque contre l'abstention ne consiste sans doute pas dans le vote obligatoire puisque la mesure aboutirait à demander leur avis à ceux qui n'en ont pas"
    - De Blaise Pascal : " Le silence est la plus grande persécution : jamais les saints ne se sont tus"
    -DE Martin Luther King : " Ce quim'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est le silence de

  • vetoYves

    Je vois ici employés des expressions : "trou de souris, "fenêtre de tir" qui correspondent à une possibilité et cette possibilité porte un nom, ce nom c'est Sarkozy.
    Il faudra s'en souvenir au moment de la Primaire de Novembre et se rappeler que voter Sarko ce sera offrir une "possibilité" à Savamieux tandis que voter pour un des autres candidats c'est lui fermer la porte. Au delà de l'affection ou de la détestation que l'on a pour le personnage Sarkozy, c'est l'élément capital à prendre en compte.

  • le couperet

    C'est pas dans un trou de souris qu'il devrait se jeter...