Paris "préoccupé" par une attaque chimique présumée à Alep

La France "est préoccupée par les informations faisant état" d'une attaque chimique à Alep le 10 août, qui aurait fait 4 morts et des dizaines de blessés, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie française "condamne avec force toutes les attaques sur la population civile, a fortiori lorsque des armes chimiques sont utilisées" et accuse indirectement le régime syrien d'en être responsable.

"L'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a eu l'occasion de confirmer, dans le passé, des attaques au gaz de chlore contre la population syrienne à partir d'hélicoptères dont seules les forces du régime syrien disposent, en violation flagrante du droit international", ajoute M. Ayrault.

Interrogé sur cette attaque présumée jeudi à Genève au cours d'une conférence de presse, l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré : "Ce n'est pas à moi de trancher la question de savoir si elle a vraiment eu lieu, même s'il y a beaucoup de preuves tendant à démontrer que c'est le cas".
"Si cela a eu lieu, c'est un crime de guerre, et à ce titre tout le monde devrait le prendre en compte", a-t-il ajouté.

Jean-Marc Ayrault a ajouté dans son communiqué qu'il serait "particulièrement attentif aux conclusions des investigations des Nations unies et de l'OIAC qui seront établies à la fin du mois d'août sur des cas avérés d'attaques chimiques en 2014 et 2015".
"La tragédie que vit le peuple syrien depuis plus de cinq ans et les attaques ignobles dont il est victime sont le résultat de l'attitude cynique du régime et de ses soutiens qui empêchent en Syrie toute solution politique", a-t-il estimé.

Les soupçons d'emploi d'armes chimiques plus ou moins sophistiquées contre les population civiles en Syrie sont fréquents.
Le 3 août, le ministère de la Défense russe (allié du régime de Damas) avait accusé les rebelles d'avoir employé à Alep des "agents toxiques" qui aurait fait sept morts.