« Charlie Hebdo », à nouveau menacé, a porté plainte

Charlie Hebdo a récemment reçu des menaces d'attentat prises au sérieux. 
Charlie Hebdo a récemment reçu des menaces d'attentat prises au sérieux.  (LP/Jean Nicholas GUILLO)

    « Vous allez mourir ! » Jeudi après-midi, « Charlie Hebdo » a déposé plainte contre X après avoir été la cible de menaces de mort depuis le début de l'été. «Nous avons déposé plainte auprès du commissariat du 13e arrondissent de Paris pour menaces», a déclaré Eric Portheault, coactionnaire du journal avec Riss. «Ça n'arrête pas», a-t-il ajouté à propos des menaces.

    Une enquête, confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, a été ouverte dans la foulée pour «menaces de morts matérialisées par écrit». Durant les mois de juillet août, l'hebdomadaire a reçu une soixantaine de messages glaçants, d'insultes et de propos antisémites sur sa page publique Facebook.

    Les menaces ont été postées après la une du 14 juillet. En plein Euro 2016, elle montrait le footballeur Antoine Griezmann caricaturé en vibromasseur, accompagné de cet encouragement : « Faites-nous vibrer ! »

    Une menace d'attentat

    Une seconde salve d'insultes et de menaces est arrivée dans la foulée de la publication du dernier numéro de « Charlie », paru mercredi. Les caricaturistes y campent un couple sur la plage. L'homme, longue barbe d'où pointe son sexe, court, hilare, à côté d'une femme qui porte le voile, elle aussi nue. Le slogan qui accompagne le dessin : « Musulmans. Dé-coin-cez-vous ! »

    L'un des messages reçus sur la page Facebook du journal menace d'un attentat prochain.

    Ce n'est pas la première fois que « Charlie Hebdo » est menacé depuis l'attentat de janvier 2015. Le 22 juin dernier, une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris, confiée, là encore, à la BRDP à la suite de la publication de plusieurs messages sur la page Facebook du journal. La direction du journal avait déjà déposé plainte.

    La rédaction de « Charlie Hebdo » fait toujours l'objet d'une protection policière renforcée depuis l'attentat du 7 janvier 2015. Douze personnes — dont cinq dessinateurs historiques du titre et deux policiers — ont été assassinées par les frères Kouachi.