Alors qu'en France, un rapport interministériel propose de remplacer par une amende la peine d'un an de prison pour usage de cannabis, une étude de l'ONG Rand publiée lundi indique que le marché de la drogue sur internet est florissant. Commandée par un organisme dépendant du ministère de la Justice néerlandais, l'étude montre que le marché de la drogue vendue sur le "dark web" a doublé depuis 2013. Cette année-là, le cybermarché de la drogue The Silk Road a été fermé par le FBI.
Sur le "dark web", on paye en bitcoins
Selon Rand, les revenus de la drogue sur le "dark web", ces réseaux qui ne sont pas accessibles depuis un navigateur traditionnel mais seulement par des logiciels comme Tor, se situeraient entre 10,5 et 18,5 millions d'euros par mois. Une paille, par rapport aux 2 milliards que rapporterait la drogue vendue offline en Europe, chaque mois, selon l'estimation du Centre de recherche européen sur les drogues.
Le nombre de transactions - qui s'opèrent en bitcoins - aurait triplé depuis 2013. Ces chiffres, qui concernent janvier 2016, ne comprennent que les drogues illicites (ni tabac, ni alcool, ni médicaments).
Le cannabis, drogue la plus vendue
Le cannabis représenterait 37% des transactions, soit leur majorité. Cocaïne, amphétamines, ecstasy sont également très populaires sur internet, alors que l'héroïne, par exemple, représente seulement 6% des ventes en ligne, contre 28% du marché physique.
Les États-Unis concentreraient le plus grand nombre de vendeurs sur ces plateformes (36%). Le Royaume-Uni, l'Australie, l'Allemagne et les Pays-Bas sont les autres pays qui s'accaparent le marché.
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