Roms de Montreuil: 15 août vierge de toute solution?

Samedi 13 août 2016, il fait beau, de nouveau, et chaud. Ils étaient déjà là, depuis la veille, sous la halle de la Croix de Chavaux à Montreuil ; il faut choisir sa place et la garder toute la nuit, sans pouvoir dormir le moindre peu. Les 13 familles Roms, expulsées le 28 juillet de la Boissière, tentent ainsi de maintenir leur activité de récupération et de recyclage d'objets usagés. Les quelques euros qu'ils peuvent collecter aident à payer un peu de leur nourriture quotidienne et sans doute aussi participer aux voyages en Roumanie que l'absence de solution pérenne de logement à Montreuil impose provisoirement à certaines familles.

Trois jours d'une fin de semaine éprouvante qui laisse les 13 familles et les 19 enfants devant les portes closes de la mairie, aussi sourde qu'impuissante à leur chercher une solution de logement tant soit peu durable. L'urgence sanitaire se fait de plus en plus criante, la fatigue et les maladies se lisent sur les visages.

Les quelques habitants ou bénévoles qui apportent quotidiennement soutien matériel aux familles, ont donné des tentes pour abriter les enfants, acheté des couches pour les bébés et rassemblé l'aide alimentaire indispensable, commencent à s'épuiser, eux aussi. On n'ose pas imaginer que la stratégie des administrations soit de miser sur l'épuisement général pour : obtenir ce qui apparaît de plus en plus comme la politique du gouvernement, chasser du pays tous ceux, qu'ils soient Roms ou « migrants ».

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