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Quand le réchauffement climatique fait ressurgir de vieux démons

Anthrax, déchets radioactifs… Confrontées à une hausse importante de la température, les parties glaciaires du globe fondent à petit feu délivrant des surprises que l’on aurait volontiers oubliées.

Publié le 14 août 2016 à 12:00

Il y a encore peu, le monde était déchiré par un affrontement entre deux superpuissances. Aujourd’hui, la menace qui plane au-dessus de la tête du globe, si ce n’est la sanglante tâche noire de l’Etat islamique, n’est autre que le réchauffement climatique. Et parfois, l’histoire se rencontre. Et quand cela arrive, les conséquences peuvent s’avérer terribles.

C’est exactement ce qui se déroule actuellement au Groenland. Cette terre froide, située entre l’océan Arctique et celui de l’Atlantique, est en train de mettre au monde un vestige datant d’une période également quelque peu froide, selon une étude parue dans la revue Geophysical Research Letter . Et la diminution des chutes de neige ne risque pas d’aider.

Une base radioactive

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Au point culminant des tensions entre le bloc soviétique et celui des Etats-Unis, ces derniers ont installé, en 1959, une base militaire sous la glace du Groenland afin de pouvoir installer des missiles nucléaires - jusqu’à 600 - au plus près de l’ennemi. Mais voilà que huit ans plus tard, ils sont obligés d’abandonner, à la va-vite, Camp Century en raison d’une forte instabilité géologique.

On est peut-être bien loin des découvertes archéologiques pouvant être réalisées en Egypte par exemple, mais celle-ci pourrait bien s’avérer capitale pour l’avenir de la région, et celui de la planète. Car la mise à nu de ces vestiges pourraient bien libérer avec eux des déchets radioactifs, l’armée américaine n’ayant pas pris la peine de tout décontaminer avant de s’en aller.

Sur cette ancienne base américaine d’une superficie d’environ 55 hectares, il resterait environ 200.000 litres de fioul ainsi que 240.000 litres d’eaux usées contaminées, ainsi que des traces de radioactivité et 20.000 litres de produits chimiques. Mais le pire reste à venir. D’après les scientifiques de cette étude, tout cela pourrait, un jour, se déverser dans l’océan Atlantique, avec les conséquences que l'on imagine.

Et il ne reste plus beaucoup de temps pour s’employer à la décontamination du site. Ce scénario catastrophe pourrait intervenir d’ici à 2090. Peut-être même avant étant donné la vitesse à laquelle le tombeau de glace de cette “bombe à retardement” - 36 mètres d’épaisseur - s’évapore. Entre 2007 et 2013, environ 14 milliards de tonnes de cette matière se seraient envolées.

Anthrax is back

Mais sous la glace, d'autres "surprises" attendent. Cet été en Sibérie occidentale, le permafrost, ce type de sol gelé recouvert par une couche de terre, a été victime de températures anormalement élevées. Le thermomètre pouvait parfois dépasser les 35 degrés, la température moyenne au mois de juillet étant d'environ 17 degrés. La fonte de la glace a ainsi laissé place à une vieille carcasse de renne. Une carcasse contaminée par la "Bacillius anthracis", une bactérie qui peut se conserver pendant près d'un siècle dans le permafrost.

Cette bactérie peut-être mortelle. D'ailleurs, elle est responsable de la maladie du charbon, plus connue sous le nom d'anthrax. Considérée bien souvent comme une arme bactériologique, sa libération aurait causée la mort d'environ 2.500 rennes dans la région, et s'est également attaqué aux éleveurs de ce bétail. Un enfant âgé de 12 ans a trouvé la mort. Confronté au retour de cette épidémie mortelle dans le Grand Nord, la Russie n'a pas lésiné sur les moyens en envoyant l'armée.

Mais au-delà de faire ressurgir l'anthrax, ou encore des déchets radioactifs, le réchauffement climatique pose d'inombrables problèmes et entraîne des phénomènes que l'on pourrait qualifier d'apocalyptiques. Car en fondant, le pergélisol, l'autre nom donné au permafrost, libère d'importantes quantités de gaz, notamment du méthane pouvant alors donner naissance à des "cratères".

Mais ces libérations de gaz installent une sorte de jeu vicieux. Car plus il faut chaud, plus le permafrost fond, plus le méthane se libère - le méthane est un gaz à effet de serre -, et plus il accentue le phénomène de réchauffement climatique. Ajoutez à cela la montée du niveau des océans , et vous comprendrez que le monde a chaud.

Benjamin Pontis

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