Le directeur de campagne de Trump a-t-il touché 12 millions de dollars en liquide ?

Malgré les attaques virulentes du candidat républicain, le "New York Times" a révélé des documents ukrainiens embarrassants pour Paul Manafort.

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Paul Manafort, le directeur de campagne de Donald Trump, est accusé de corruption depuis la découverte  d'un « registre noir » par des enquêteurs de Kiev dans les locaux du parti  prorusse de l'ex-président Ianoukovitch.
 
Paul Manafort, le directeur de campagne de Donald Trump, est accusé de corruption depuis la découverte d'un « registre noir » par des enquêteurs de Kiev dans les locaux du parti prorusse de l'ex-président Ianoukovitch.   © DAMON WINTER/The New York Times-REDUX-REA

Temps de lecture : 3 min

Donald Trump a beau s'attaquer à intervalles réguliers aux médias, les rédactions ne tremblent pas. Dimanche, le candidat républicain à la présidentielle américaine a publié une série de sept tweets offensifs sur son compte Twitter contre une presse qu'il tient pour responsable de sa récente chute dans les intentions de vote. Dans son viseur, une enquête du New York Times parue la veille sur le scepticisme de l'équipe de campagne républicaine quant à son aptitude à prendre de la hauteur.

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Le magnat de l'immobilier, qui avait pris pour cible, un an plus tôt, la journaliste de Fox News Megyn Kelly avant de bannir le Washington Post, menace cette fois de suspendre l'accréditation du quotidien new-yorkais, une accréditation nécessaire pour couvrir la campagne électorale. Le milliardaire en a profité pour dénoncer l'expression « liberté de la presse », à ses yeux impropre « lorsque les journaux et les autres sont autorisés à dire et à écrire ce qu'ils veulent, même lorsque c'est faux ».

Ces pressions n'ont pas dissuadé le New York Times de révéler, dans la foulée, que Paul Manafort, le directeur de campagne de Donald Trump, serait mêlé à un vaste scandale de corruption en Ukraine. L'affaire, énième ombre au tableau, émane du travail des enquêteurs du bureau ukrainien anticorruption. Ces derniers ont déniché un « registre noir » au lendemain de la révolution de 2014, qui a poussé l'ex-président et allié de Vladimir Poutine Viktor Ianoukovitch à fuir en Russie. Ce manuscrit confidentiel de 400 pages, rédigé en cyrillique, a été retrouvé dans les archives du Parti des régions, la formation pro-russe de l'ancien chef de l'État. Il ferait partie des rouages d'un système de corruption dont l'objectif était, entre autres, de manipuler les élections.

12,7 millions de dollars en petites coupures

Des centaines de noms figurent dans ce document secret, dont celui du « doreur d'images » américain, lequel apparaît pas moins de 22 fois entre 2007 et 2012. Le conseiller, qui œuvrait justement comme consultant pour le Parti des régions, aurait à l'époque touché 12,7 millions de dollars en liquide et en toute discrétion. Les journalistes du New York Times notent que les détectives ukrainiens ne détiennent pas la preuve que Paul Manafort a perçu les sommes d'argent consignées sur le registre. Mais à en croire un ancien responsable du bureau du procureur à Kiev cité par le journal, l'intéressé « savait ce qui se passait » dans ce pays d'Europe de l'Est. « C'était évident pour n'importe quelle personne raisonnable que le clan Ianoukovitch, quand il est arrivé au pouvoir, était impliqué dans des affaires de corruption », affirme ce proche du dossier.

Paul Manafort a aussitôt réfuté les informations du quotidien dans un communiqué acerbe. « Une fois de plus, le New York Times a choisi d'ignorer délibérément les faits et le journalisme professionnel pour promouvoir leur agenda politique, en choisissant d'attaquer ma personne et ma réputation plutôt qu'en présentant un récit honnête. » Et le stratège d'ajouter : « La suggestion que j'ai accepté des paiements en espèces est infondée, stupide et absurde. » Les démocrates, qui accusaient déjà le candidat républicain d'agir dans l'intérêt de Moscou, demandent à Donald Trump de faire la lumière sur cette affaire. Mais l'homme politique songe plutôt à modifier la loi pour faciliter l'attaque en justice des entreprises d'information.  

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Commentaires (12)

  • LYCA

    De l'attentat de Karachi au «Karachigate»

  • alainalbert

    Puisque vous situez le débat politique au niveau des ébats, intéressez-vous à ce que l'ex Mme Ivana Trump, première épouse de votre héros, disait de son mari.

  • LYCA

    Élections présidentielles USA 2016
    Il est de bon ton, en France où les médias sont à gauche à 97%, de critiquer les Etats-Unis, comme du temps de la Guerre froide...