“C’est arrivé à Londres en 2012, à Pékin en 2008, à Athènes en 2004 et ces jours-ci à Rio, relève dans un article El País Brésil. Dans un pays où le football est roi, les caméras [des chaînes diffusant les JO] n’arrivent pas à dissimuler les dizaines de chaises vides” qui marquent la plupart des compétitions.

Pour remplir les stades, le comité organisateur de Rio 2016 a décidé le 4 août de céder des places à des élèves défavorisés. Selon l’édition brésilienne du quotidien espagnol, les organisateurs ont “distribué 285 000 places dans des écoles par le biais de programmes sociaux”. Le comité, qui avait annoncé avant le début de l’événement qu’aucune place ne serait distribuée gratuitement, est revenu sur cette décision et a indiqué qu’il distribuerait des places pour “des sports moins populaires au Brésil, tels que le golf, le rugby à sept ou le hockey”, souligne de son côté le quotidien britannique The Guardian.

“Parmi les visages qui apparaissent sur les chaises vides, raconte El País Brésil, se trouve Christian Soares, un garçon de 10 ans qui habite dans les favelas de la Maré [marquées par des échanges de tirs et des interventions militaires]. Son père est angolais et balayeur, et sa mère, femme de ménage : acheter une place – dont la moins chère reviendrait à 60 reais [environ 17 €, soit 8 % du smic] – pour lui et ses trois frères serait complètement hors budget.” 

Des places vendues au marché noir

Alors que seulement quelques milliers de spectateurs étaient présents à l’ouverture de l’épreuve d’athlétisme vendredi 12 août (dans un stade pouvant en accueillir 60 000), selon The Guardian, un ressortissant irlandais a été arrêté le 5 août, “soupçonné d’organiser une fraude géante de vente de places pour les JO”, révèle le tabloïd britannique The Daily Mail. La police a trouvé dans son hôtel des preuves indiquant un système de “revente illégale de places VIP […] à des prix extrêmement gonflés. Les billets [trouvés sur place] valaient environ 150 000 livres sterling [environ 173 milles euros], mais auraient pu atteindre 10 millions de livres [environ 11,52 millions d’euros] sur le marché noir.”