Le maire de Béziers, Robert Ménard, le 19 janvier 2016 devant sa mairie

Le maire de Béziers, Robert Ménard, entretient des relations glaciales avec le quotidien "Midi Libre".

afp.com/PASCAL GUYOT

Les affiches ont poussé comme des champignons à Béziers. On y voit un chien tenant dans sa gueule un exemplaire de Midi Libre, au-dessus d'une inscription "Tous les jours, l'info en laisse". "A qui appartient Midi Libre?", interroge aussi l'affiche, avant de répondre: "à J-M Baylet, ministre des collectivités territoriales".

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Ces affiches sont l'oeuvre de la municipalité et de son édile d'extrême droite, Robert Ménard. Les relations de l'ancien journaliste avec le quotidien régional, propriété du ministre de l'Aménagement du territoire, ne cessent de se détériorer depuis son accession à la mairie.

Pas le premier accrochage

Selon la rédaction de Midi Libre, Robert Ménard reproche au journal de ne pas avoir relayé son discours à la suite de l'attentat du 14 juillet à Nice. Dans un communiqué, la société des journalistes (SDJ) de Midi Libre dit avoir "pris connaissance avec colère" de la campagne d'affichage "haineuse" lancée par la ville.

Le maire de Béziers s'en prend "régulièrement depuis son élection aux journalistes de notre titre, individuellement ou collectivement", dénonce la SDJ. En 2015, un journaliste avait été accusé de mensonge sur le nombre de personnes présentes lors d'une cérémonie consacrant le changement de nom d'une rue au nom d'un partisan de l'Algérie française.

"Quête irrationnelle de polémique"

"Le traitement et la hiérarchisation de l'information à Midi Libre dépendent de la seule rédaction et non de l'actionnaire majoritaire. A ce titre, le petit caprice de M. le maire de Béziers paraît bien dérisoire face à la gravité du drame qui a frappé Nice et la République", écrivent-ils.

Le rôle de Midi Libre "n'est pas de reproduire les discours des élus locaux" poursuivent-ils, s'interrogeant "sur le choix fait par M. le maire de Béziers de consacrer l'activité de ses services techniques et de communication à cette quête irrationnelle de polémique".

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