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JO 2016 – basket : l’Espagne précipite la retraite internationale de Parker

L’équipe de France a laissé l’Espagne lui donner une démonstration de basket en quarts de finale des Jeux olympiques (92-67). La fin de cycle des Bleus de Vincent Collet n’aurait pas pu être plus triste.

Par  (Rio de Janeiro - envoyé spécial)

Publié le 17 août 2016 à 21h14, modifié le 18 août 2016 à 07h01

Temps de Lecture 4 min.

Tony Parker entouré de joueurs espagnols, le 17 août à Rio.

Comme à Londres il y a quatre ans, l’équipe de France de basket a été éliminée en quarts de finale du tournoi olympique par l’Espagne, cette fois sans jamais donner l’impression de pouvoir la battre. Le score est sans appel : 92-67.

Pour le dernier match de Tony Parker en bleu, ainsi que de Florent Piétrus et Mickaël Gelabale, l’équipe de France n’aura aucun regret sinon celui d’être complètement passée à côté de son match, face à sa meilleure rivale de la dernière décennie.

Dépassés collectivement et dans l’engagement, les basketteurs français n’ont jamais joué avec l’intensité requise par un quart de finale olympique, dans une salle éteinte à l’atmosphère d’un match de présaison. Ses nombreux ballons perdus (16) et ses innombrables oublis défensifs étaient de trop face à une Espagne qui a récité son basket.

La Roja fera un adversaire redoutable pour les États-Unis en demi-finales, si d’aventure la Dream Team passe l’obstacle argentin plus tard dans la journée.

Tony Parker quitte donc la scène internationale sans jamais avoir battu Pau Gasol et son Espagne, en onze rencontres, puisque le Catalan était absent lors de la victoire tricolore à l’Euro 2013 et que le Français n’était pas là lors de la Coupe du monde 2014.

« On ne pouvait rien faire ce soir, ils rentraient tous leurs tirs, a dit Tony Parker, fataliste. J’ai eu l’impression que l’Espagne, c’était les (San Antonio) Spurs, sauf que cette fois j’étais en face. »

Le meneur français, réconforté par Teddy Riner, « refuse de jeter tout ce qu’on a fait ces huit ou neuf dernières années ». Avec lui, l’équipe de France aura tout de même remporté sa première médaille internationale depuis 46 ans (le bronze à l’Euro 2005), puis le premier titre de son histoire (Euro 2013) et disputé deux quarts de finale olympiques. « On a mis le basket français sur la carte. »

Failles défensives

Mardi soir à Rio, le basket français était plutôt à la rue. Martyrisé par la vitesse des Espagnols et leur circulation de balle, qui se concrétisaient par une pluie de trois points de Rudy Fernandez et Nikola Mirotic en début de match. « On avait l’impression qu’ils étaient une vitesse au-dessus de nous », a dit Vincent Collet, sélectionneur des Bleus.

« Le fait que Mirotic mette tous ces shoots au début, cela nous a un peu secoués, confirmait Rudy Gobert. Après, on était derrière sur tout, je ne dirais pas à la rue, mais tout le temps en retard. »

« On a essayé de changer la défense, trois, quatre fois durant le match mais ça n’a rien changé, ils s’adaptaient trop bien », analysait Collet, qui n’aura jamais battu l’Espagne du sélectionneur italien Sergio Scariolo en compétition et laisse planer le doute sur son avenir à la tête des Bleus « Ils avaient une solution pour tout. C’est difficile de contrôler Pau Gasol à l’intérieur plus les arrières au périmètre quand Nikola Mirotic rentre tous ses tirs. Ça a été un énorme problème pour nous. »

Plus globalement, la France a pris une leçon de basket, techniquement - la défense de Joffrey Lauvergne et l’attaque de Rudy Gobert ont coûté cher - et tactiquement. Les anciens de l’équipe, notamment Boris Diaw, étaient en retard défensivement et offensivement, Nando De Colo et Tony Parker ont trop rarement trouvé la solution. Nicolas Batum (zéro point, zéro rebond) a été en retrait comme depuis le début du tournoi, livrant une prestation indigne de son niveau affiché cette saison en NBA, aux Charlotte Hornets.

« Il n’y a pas d’excuses à avoir. On peut tous prendre nos responsabilités », a tranché le capitaine Boris Diaw, qui ne parle pas de retraite pour l’instant. « Je ne suis pas content sur le plan personnel et en tant que capitaine, de ne pas avoir réussi à faire jouer l’équipe de la même façon. »

Treize points de retard à la mi-temps

La veille, le sélectionneur français avait prévenu : maîtriser Pau Gasol serait une clé du match, mais il ne faudrait pas pour autant laisser ses arrières en profiter. C’est pourtant ce qu’ils ont fait. Bien contrôlé dans le premier quart-temps, Gasol a distribué vers Rudy Fernandez et Nikola Mirotic, qui a traîné sans cesse derrière la ligne. Quatre tirs primés ont donné un premier avantage (15-8) à la France, plombée par 4 pertes de balle déjà.

La France a été heureuse de revenir à 19-16 à la fin du premier quart, mais c’est ensuite la mobilité des intérieurs remplaçants de l’Espagne, notamment Willy Hernangomez, qui lui a permis de creuser un nouvel écart. Nikola Mirotic a repris son œuvre à trois points en fin de mi-temps, et à la sonnerie les Français sont rentrés au vestiaire la tête basse, avec un débours de 13 points (43-30).

Le souvenir de la demi-finale de l’Euro 2013, en Slovénie, lors de laquelle la France fut menée de 14 points à la mi-temps avant de s’imposer en prolongation, laissait planer l’espoir d’un deuxième retour improbable.

Mais dès la reprise, Nikola Mirotic à nouveau (meilleur marqueur, avec 23 points), et même Ricky Rubio, qui n’a pas rentré un tir depuis le début du tournoi olympique, ont éteint un éventuel retour de flamme française avec deux paniers consécutifs à trois points (53-35).

La France a alors complètement arrêté de défendre, de même que l’Espagne, et la fin de mi-temps a tourné au match d’entraînement. Une balade à Rio pour les Espagnols et un long calvaire pour les Français, qui ont aligné leurs remplaçants. Tony Parker, regard noir, partageant son incompréhension avec ses voisins de banc Nando de Colo et Charles Kahudi.

Il est entré en jeu dans le dernier quart-temps, sans vraiment profiter de ses dernières minutes en bleu, ni de son tour d’honneur dans l’arène olympique.

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