Le 17 août 1976, Mont-de-Marsan accueille le premier festival punk du monde. 40 ans déjà ! Fuck !

VIDÉO. The Clash, The Police, Bijou, Little Bob Story, Dr. Feelgood... Tous répondent à l'appel de Marc Zermati, d'abord en 1976, puis en 1977.

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Temps de lecture : 3 min

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Le 17 août 1976, les habitants de la paisible sous-préfecture assistent au débarquement d'une horde exubérante prête à en découdre avec un rock primitif, explosif. Le punk rock !!! Ils ne sont qu'entre 600 et 1 000, mais alors quelle dégaine ! Extravagante ! Surprenante ! Piercing et cheveux orange, tee-shirts déchirés et crasse. Joints et bière. Ils viennent d'Angleterre, des Pays-Bas, d'Espagne, et de toute l'Europe. Mais l'atmosphère reste bon enfant. Pas de vitrines brisées, pas de flics. Tous se dirigent vers les arènes du Plumaçon d'où jaillit une pluie de décibels dès midi.

Les groupes défilent sur scène, The Count Bishops, Eddie and the Hot Rods, Tyla Gang, Little Bob Story, Shakin' Street avec la chanteuse Fabienne et puis, surtout, The Damned. À vrai dire, il n'y a que ce dernier à vraiment incarner le punk, les autres groupes jouent plutôt du pub-rock, du proto-punk. Il faudra attendre la deuxième édition du festival, en 1977, pour une programmation carrément punk avec The Clash, The Police, The Damned, Bijou, Dr. Feelgood, Asphalt Jungle. Seuls manquent à l'appel les Sex Pistols.

Seuls les Damned ont fait un peu de bordel, mais rien de sérieux. Leur bassiste a même trinqué avec les parachutistes du coin en les traitant de skinheads cool.

Aujourd'hui, plusieurs personnes revendiquent rageusement la paternité de ce festival mythique. Peu importe de quel cerveau a jailli l'idée, l'homme qui a su la matérialiser en faisant venir tous les groupes fondateurs du punk est un jeune pied-noir nommé Marc Zermati. En 1972, il avait ouvert un magasin de disques dans les Halles, l'Open Market, où tous les musiciens punks américains et anglais se donnaient rendez-vous. Avec Pierre Thiollay, il fonde le label Skydog qui manage tous les groupes participant au festival. Du reste, Zermati revendique la paternité du mot punk avec Yves Adrien et d'autres. Les Sex Pistols lui doivent aussi un peu. « J'ai participé à toutes les réunions de McLaren à Londres pour décider de leur nom. »

En 1976, lors d'une conversion, naît l'idée d'organiser un festival de rock punk. Aussitôt, Zermati prend tout en main. « Nous voulions regrouper et affirmer le mouvement punk en France et ailleurs ! » Un ami montois, André-Marc Dubos, dégotte gratuitement les arènes de Mont-de-Marsan, un autre l'autorisation du préfet. Au dernier moment, celui-ci et le maire veulent faire annuler l'événement, car des incidents ont perturbé un concert rock à Arles, mais le commissaire local est un pied-noir comme Zermati. L'interdiction est donc levée.  « Seuls les Damned ont fait un peu de bordel, mais rien de sérieux. Leur bassiste a même trinqué avec les parachutistes du coin en les traitant de skinheads cool », se rappelle Zermati.

Mythique

L'année suivante, le maire ne voulait plus entendre parler d'une nouvelle édition, mais c'est une année d'élection municipale. Sous la menace du dépôt d'une liste électorale rivale, il cède. Cette fois, 4 500 punks s'entassent dans les arènes pour écouter durant deux jours Dr. Feelgood, The Damned et The Clash. Et toujours Little Bob Story, le groupe du Havre qui fait un malheur en Angleterre. Zermati se souvient : « Les musiciens de Jam sont embarqués par la police locale pour s'être baignés dans la fontaine municipale. Un supermarché est pillé. Rien de grave. Invité par le maire et le préfet à dîner, ils m'ont félicité pour la bonne tenue du festival. » En revanche, le concert donné par Lou Reed le lendemain du festival a été plus mouvementé. « Des kids ont attaqué les arènes à coups de cocktails Molotov. »

Et si, l'année suivante, il n'y a pas eu de troisième édition du festival de Mont-de-Marsan, c'est la faute de promoteurs locaux, selon Zermati « Ils n'ont jamais voulu rembourser nos frais. Ils avaient fait une double billetterie. Il m'a fallu vendre l'Open Market pour couvrir les dépenses. » Aujourd'hui, le festival punk de Mont-de-Marsan a acquis une dimension mythique. Punk is not dead !

À noter que Little Bob continue à parcourir les routes du rock avec son nouveau groupe Little Bob Blues Bastards. À soixante-dix ans, il conserve la même énergie qu'il y a quarante ans. Son dernier album Howlin' est un petit bijou d'énergie concentrée.

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