Vous êtes un peu militant politique sur les bords ? Sachez que vos efforts pour que votre point de vue soit adopté par vos proches sur Facebook au moindre débat n’ont quasiment aucun effet. C’est en tout cas ce que tend à révéler un sondage aux USA.

Mise à jour — L’enquête menée par Rantic aux USA est-elle biaisée ? Wired a procédé à la mise à jour de son papier en rayant la totalité de l’article. Le site se contente d’indiquer qu’il ne peut pas confirmer les détails de l’étude et, par conséquent, les conclusions qui peuvent en être tirées.

Sujet du 18 août — Vous avez des opinions politiques affirmées et vous aimez participer aux débats qui peuvent se manifester dans l’espace public ? Vous êtes convaincu du bien-fondé de votre position et vous mettez un point d’honneur à partager votre avis argumenté dans l’espoir que vos interlocuteurs rallient votre manière de penser ? Hélas, il s’avère que vos efforts sont vains, surtout sur les réseaux sociaux.

C’est ce que révèle une enquête conduite aux États-Unis par Rantic, une société qui se consacre au marketing sur les sites communautaires. Relayée par Wired, elle fait le constat de l’inefficacité des messages à caractère politique que vous publiez en ligne, en particulier sur Facebook. Vous aurez peut-être des réactions à votre publication, mais les convictions de vos interlocuteurs ne changeront quasiment pas.

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L’enquête conduite auprès de 10 000 individus montre que 94 % des Républicains, 92 % des Démocrates et 85 % des Indépendants n’ont jamais changé de point de vue sur un sujet après avoir lu un message sur Facebook. De façon générale, la majorité des sondés estime de toute façon que le réseau social n’est pas un endroit approprié pour parler de politique — un peu comme les dîners en famille.

Vos messages pourront produire des interactions qui vous donneront le sentiment d’avoir pesé sur l’avis de vos proches. Des commentaires, des partages, des réactions avec les smileys de Facebook… autant d’indicateurs flatteurs mais au final trompeurs, à en croire le sondage, puisque les internautes changent très peu de grille de lecture sur ces sujets. Autant donner un coup d’épée dans l’eau.

Rares sont les personnes à changer de point de vue politique après un débat sur Facebook

Il y a sans doute divers facteurs qui peuvent expliquer ce constat.

L’un d’entre eux tient sans doute au fait que n’importe qui a plutôt tendance à lire une presse qui conforte son point de vue sur le monde au lieu de le ventiler en prenant en compte les médias qui n’ont pas la même sensibilité. Du coup, l’efficacité théorique d’un message politique sur Facebook qui émettrait une note discordante à ce que l’on croît être juste est très vite contrée par la bulle médiatique, de fait orientée, qui existe autour de la plupart des personnes.

L’enquête conduite par Rantic révèle aussi des aspects relativement dommageables à partager une opinion politique sur les réseaux sociaux. Par exemple, les gens ont majoritairement tendance à juger — on l’imagine, négativement — ceux qui publient des contenus de cette nature. À l’extrême, cela peut même briser des amitiés : 12 % des Républicains, 18 % des Démocrates et 9 % des Indépendants ont admis avoir retiré un contact de leur liste d’amis à cause de ça.

Tout comme il y a des sujets qui sont réputés pour causer des éclats de voix lors d’un repas de famille — argent, religion, politique… –, il y a aussi des lieux qui ne sont pas adéquats pour les accueillir. Les réseaux sociaux semblent en faire partie. C’est ce que pensent la majorité des sondés. Songez-y la prochaine fois que vous aurez envie de donner votre point de vue sur la dernière polémique politique du moment.

CC XKCD

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