Il a survolé Paris by night pour lutter contre la canicule

 Repéré par les utilisateurs des réseaux sociaux via l’application FlightRadar, le bimoteur de la société PixAir Survey a quadrillé le ciel de Paris dans la nuit de mardi à mercredi pour traquer les îlots de fraîcheur à la demande de la Ville de Paris.
Repéré par les utilisateurs des réseaux sociaux via l’application FlightRadar, le bimoteur de la société PixAir Survey a quadrillé le ciel de Paris dans la nuit de mardi à mercredi pour traquer les îlots de fraîcheur à la demande de la Ville de Paris. (Twitter/@slasherfun.)

    « Bon, c'est quoi cet avion à hélices qui survole Paris à basse altitude depuis minuit ? » s'inquiète un insomniaque sur Twitter. « Le retour du Baron Noir ? Hommage ? » ironise un autre. Dans la chaude nuit de mardi à mercredi, le ronron inhabituel d'un aéronef dans le ciel de la capitale (normalement interdite de survol) a surpris ou réveillé plus d'un Parisien. Vérification faite, il s'agissait d'un petit bimoteur équipé d'un scanneur thermique qui traquait les zones de fraîcheur pour les besoins d'une étude demandée par la Ville de Paris.

    « Nous avons volé à 1 000 m au-dessus de Paris de 23 h 30 à 2 heures du matin puis de 3 heures à 5 h 15 en longeant 18 axes est-ouest entre la porte de la Chapelle et la porte d'Italie » a confirmé ce mercredi au téléphone Jean-Jérôme Houdaille, pilote de l'appareil et président de PixAir Survey, une société de surveillance et de cartographie aérienne. Il y a un an presque jour pour jour, le professionnel avait déjà quadrillé Paris by night pour la même mission.

    Des données ultra-détaillées

    Souvent pratiquée en période hivernale pour mesurer les déperditions de chaleur des bâtiments, c'est la première fois qu'une thermographie aérienne est pratiquée en été à l'échelle d'une ville française, explique Stéphane Gouttebessis, directeur du bureau d'études ITC, missionné par la Ville. « Par rapport aux relevés satellites ou aux mesures classiques, cette technique permet d'établir une carte beaucoup plus fine des températures, à 1 m près », souligne le professionnel.

    Le pilote Jean-Jérôme Houdaille

    (DR.)

    Des données ultra-détaillées qui permettront à terme de mieux lutter contre la canicule. « Le problème des villes, c'est que la température n'y baisse pas beaucoup la nuit, poursuit Stéphane Gouttebessis. Ce qui nous intéresse c'est de savoir de façon tangible d'où vient le refroidissement nocturne de la capitale (via les parcs, la Seine, la Petite Ceinture) et comment il se propage. Cela aidera la Ville à prendre des mesures ».

    Reste que cette campagne de mesures n'a pas été simple à mettre en œuvre dans un contexte d'alerte terroriste maximum. « En raison de l'état d'urgence, il a fallu passer une heure au téléphone avant chaque vol pour appeler la sûreté nationale, les militaires, la préfecture de police », raconte le pilote. Son travail avec la Ville de Paris est désormais terminé mais Jean-Jérôme Houdaille se souviendra longtemps de ses zigzags nocturnes au-dessus de la Ville Lumière. « C'est toujours aussi magnifique » reconnaît-il.

    Son avion : un bimoteur Piper PA-31

    (DR.)