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Santé

FRANCE. 1ère greffe rénale robotique en Europe sur des patients obèses

L'opération n'avait jusqu'alors été réalisée qu'à Chicago (Etats-Unis). La "prouesse technique" conduite par le CHU de Toulouse rouvre la voie des transplantation rénale aux personnes en état d'obésité.

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Chez un obèse important, l'épaisseur de la paroi abdominale accroît notamment beaucoup le risque d'infections post-opératoires

Chez un obèse important, l'épaisseur de la paroi abdominale accroît notamment beaucoup le risque d'infections post-opératoires

(c) Afp

CHIRURGIE. C'est une intervention inédite en Europe : le centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse a réalisé deux greffes rénales assistées par robot chez des patients obèses, normalement non éligibles à la transplantation du fait de leur surpoids. L'opération, qui n'avait jusqu'alors été réalisée qu'à Chicago (Etats-Unis), a été effectuée en mai et juin 2016 sur deux patients souffrant d'une obésité particulièrement importante et qui "vont très bien", selon le CHU. Le premier pesait 105 kg pour 1,63 m, soit un indice de masse corporelle (IMC) de 37, et le second 130 kg pour 1,80 m, soit un IMC à 40. Les patients dont l'IMC est supérieur à 35 ne sont pas éligibles à une greffe rénale classique, en raison des risques chirurgicaux encourus, jugés trop élevés. "Les obèses sévères ou morbides ont environ 40% de risques supplémentaires de complications post-opératoires", a expliqué à l'AFP le Dr Nicolas Doumerc, qui a pris les commandes du robot pour la greffe.

Des patients obèses jusqu'alors exclus de la transplantation rénale

Chez une personne en état d'obésité importante, l'épaisseur de la paroi abdominale accroît grandement le risque d'infections post-opératoires et d'éventration. L'utilisation d'un robot ne nécessite qu'une petite incision de 4 cm, explique le docteur, expert en chirurgie robotique dans le département d'urologie-andrologie et transplantation rénale de l'hôpital Rangueil, à Toulouse. Cette "prouesse technique" donne "espoir à des patients obèses qui n'arrivent pas à maigrir et qui, jusqu'à présent, étaient exclus de la transplantation rénale", dit M. Doumerc. "L'espérance de vie est plus grande quand on est greffé qu'en dialyse", seule solution qui se présentait jusqu'à présent pour ces patients, rappelle le médecin.

Une vingtaine d'obèses malades pour qui la transplantation rénale classique est contre-indiquée "pourrait avoir accès" à l'opération assistée par un robot à Toulouse, précise-t-il. "Le recours au robot ouvre des perspectives pour les obèses importants dans d'autres pathologies, tel que le cancer du rein", souligne-t-il, puisqu'une néphrectomie robot-assistée pour cancer a été réalisée le mois dernier à Toulouse sur un patient obèse morbide de 205 kg pour 1,79 m avec un IMC à 64.

Le CHU de Toulouse avait par ailleurs déjà réalisé en 2015 une première mondiale avec une greffe rénale robot-assistée, avec extraction du rein de la donneuse et introduction du greffon sur la receveuse par voie vaginale. L'utilisation du robot se développe à travers le monde pour de nombreuses chirurgies mais reste encore relativement rare pour les transplantations rénales. Depuis 2010, seuls 300 patients dans le monde (particulièrement en Inde et aux USA) ont pu bénéficier de ce type de transplantation, dont 30 en Europe, essentiellement en Espagne et en France, notamment à Toulouse.

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