“Le problème d’une bureaucratie qui prend des proportions incontrôlables, c’est qu’elle a tendance à continuer à prendre des proportions incontrôlables”, écrit Steve Hilton, ancien conseiller en stratégie de David Cameron et grande figure de la campagne pro-Brexit, dans son livre intitulé More Human [“Plus humain”, non traduit].
Quelle ironie. Les défenseurs du Brexit, qui ont toujours vilipendé la machine trop puissante de Bruxelles, sont maintenant responsables d’une bureaucratie tentaculaire qui coûtera des milliards et exaspérera d’autant plus les électeurs. En effet, il n’y a pas un mais trois ministères chargés de gérer la sortie de l’UE. En plus du ministère des Affaires étrangères, on compte maintenant un ministère de la Sortie de l’UE et un ministère du Commerce international, qui doivent négocier les relations du Royaume-Uni avec le reste du monde.
Ego démesurés
Une féroce guerre territoriale a déjà commencé. Car, pour régler l’un des dossiers les plus litigieux qu’ait connus le gouvernement, la Première ministre Theresa May a choisi trois des ego les plus démesurés sur l’échiquier politique britannique : Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères, David Davis, ministre du Brexit, et Liam Fox, ministre du Commerce international. Et les conséquences se font déjà ressentir.
Selon une note de service divulguée à la presse, Liam Fox a proposé de transférer certaines responsabilités du ministère des Affaires étrangères vers celui du Commerce international. Selon lui, le commerce britannique ne pourra “prospérer” que si les diplomates chargés des questions économiques sont tous sous son autorité
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Le plus ancien des quotidiens britanniques (1785) et le plus connu à l’étranger appartient depuis 1981 à News UK, propriété du milliardaire Rupert Murdoch. De tendance conservatrice, il a longtemps été le journal de référence et la voix de l’establishment. En 2016, The Times se prononce contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et continue de militer pour la préservation de bonnes relations avec le continent.
Aux quelque 360 000 lecteurs du journal en version papier s’ajoutent plus de 400 000 abonnés numériques. Au début de l’agression russe en Ukraine, le 24 février 2022, le site de The Times (partagé avec son édition dominicale The Sunday Times) enregistre 1 000 nouveaux abonnements par jour, reflet de son excellent travail de terrain en matière d’actualité internationale. Sept reporters couvrent le conflit en permanence, sur le terrain.
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