“Le problème d’une bureaucratie qui prend des proportions incontrôlables, c’est qu’elle a tendance à continuer à prendre des proportions incontrôlables”, écrit Steve Hilton, ancien conseiller en stratégie de David Cameron et grande figure de la campagne pro-Brexit, dans son livre intitulé More Human [“Plus humain”, non traduit].

Quelle ironie. Les défenseurs du Brexit, qui ont toujours vilipendé la machine trop puissante de Bruxelles, sont maintenant responsables d’une bureaucratie tentaculaire qui coûtera des milliards et exaspérera d’autant plus les électeurs. En effet, il n’y a pas un mais trois ministères chargés de gérer la sortie de l’UE. En plus du ministère des Affaires étrangères, on compte maintenant un ministère de la Sortie de l’UE et un ministère du Commerce international, qui doivent négocier les relations du Royaume-Uni avec le reste du monde.

Ego démesurés

Une féroce guerre territoriale a déjà commencé. Car, pour régler l’un des dossiers les plus litigieux qu’ait connus le gouvernement, la Première ministre Theresa May a choisi trois des ego les plus démesurés sur l’échiquier politique britannique : Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères, David Davis, ministre du Brexit, et Liam Fox, ministre du Commerce international. Et les conséquences se font déjà ressentir.

Selon une note de service divulguée à la presse, Liam Fox a proposé de transférer certaines responsabilités du ministère des Affaires étrangères vers celui du Commerce international. Selon lui, le commerce britannique ne pourra “prospérer” que si les diplomates chargés des questions économiques sont tous sous son autorité