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Économie - Crise régionale

La guerre au Yémen a causé 19 milliards de dollars de pertes

Selon un rapport coécrit par plusieurs agences internationales, le PIB du Yémen a baissé de 9,6 % en 2014 avant de chuter à nouveau de 34,7 % en 2015.

Bombardements saoudiens sur la ville de Taez, en juillet 2015. Photo Reuters

Lancée en mars de l'année dernière, la guerre au Yémen a causé plus de 19 milliards de dollars en pertes et en dégâts, d'après un rapport daté du 6 mai conjointement écrit par la Banque mondiale, les Nations unies, la Banque islamique de développement et l'Union européenne. Selon Reuters, qui a consulté ce rapport confidentiel, « le conflit a entraîné des dégâts dont le coût (encore partiel et incomplet) atteint presque 7 milliards de dollars et des pertes économiques (valeur nominale) de plus de 7,3 milliards de dollars en production et en prestation de services ».

Ce dernier chiffre correspond toutefois à une première version du rapport et a été amendé quelques semaines plus tard à 12 milliards de dollars, selon une source proche du dossier interrogée par L'Orient-Le Jour. Par conséquent, le total s'élève à 19 milliards de dollars et non 14 milliards comme le rapporte Reuters. « Les coûts des dégâts ne reflètent pas ceux de la reconstruction qui seront bien plus élevés », ajoute le rapport, qui précise que le PIB a baissé de 9,6 % en 2014 avant de chuter à nouveau de 34,7 % en 2015.

Le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale, se bat contre les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, et doit également faire face aux combattants d'el-Qaëda dans la péninsule Arabique. La guerre civile a tué plus de 6 500 personnes, déplacé plus de 2,5 millions d'individus et entraîné une catastrophe humanitaire dans un pays dont le produit intérieur brut par habitant était de seulement 1 097 dollars en 2014, selon la Banque mondiale.
Le rapport d'évaluation préliminaire des dégâts et des besoins est un document à usage interne qui n'a pas vocation à être rendu public. « Ces conclusions préliminaires ne sont pas seulement partielles, mais aussi en évolution », car le conflit est toujours en cours, indique le rapport. L'étude a été menée entre fin 2015 et le début de cette année.

 

(Lire aussi : L'Arabie saoudite prise au piège de la nouvelle escalade au Yémen)

 

Écoles et habitations endommagées
Le rapport cite un sondage du ministère de l'Éducation yéménite selon lequel 1 671 écoles dans 20 gouvernorats ont été endommagées, 287 ont besoin d'être reconstruites, 544 servent d'abri pour des déplacés et 33 sont occupées par des groupes armés. Basé sur un échantillon de 143 écoles, le coût des dégâts est estimé à 269 millions de dollars. Citant le ministère de la Santé, le rapport indique que 900 des 3 652 centres de vaccination n'étaient pas fonctionnels début 2016, exposant 2,6 millions d'enfants de moins de 15 ans à la rougeole. À Taez, troisième ville du pays, le système de santé publique a presque complètement disparu, avec la moitié des hôpitaux publics endommagés ou inaccessibles.

Le rapport n'a pu avoir accès aux données concernant les dégâts causés sur les habitations que dans quatre villes : Sanaa, Aden, Taez et Zinjibar. La collecte des données a été interrompue en octobre 2015, soit environ 7 mois après le début du conflit, mais les dégâts se chiffraient déjà à 3,6 milliards de dollars. Le coût pour reconstruire des « installations énergétiques endommagées » dans les quatre villes était estimé à 139 milliards de dollars.

 

(Pour mémoire : Un hôpital touché par des raids aériens au Yémen, onze morts)

 

Selon le rapport, la priorité doit être donnée au rétablissement du « financement des importations », en particulier la nourriture et l'essence, qui est bloqué entre le gouvernement, soutenu par l'Arabie saoudite, et la Banque centrale, contrôlée par les rebelles à Sanaa. Le gouvernement a demandé aux institutions internationales de couper toute relation avec la Banque centrale, affirmant qu'elle détourne les fonds de l'État. La banque, qui fournit des devises étrangères pour les importations, a nié ces accusations.

« Tant que le conflit est en cours, il est important que les importations de base continuent (à rentrer dans le pays) pour éviter une crise humanitaire. C'est une question primordiale maintenant, a déclaré le chef de mission du FMI au Yémen, Albert Jaeger, à Reuters. Le mieux que la communauté internationale et les bailleurs de fonds peuvent faire est de trouver un moyen pour que le gouvernement et la Banque centrale coopèrent afin que le secteur humanitaire reste fonctionnel. »

 

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