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L’écrivain Michel Butor, figure du Nouveau Roman, est mort

Insatiable curieux, il est connu pour « La Modification », Prix Renaudot 1957, dont le mode de narration a marqué la littérature.

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Publié le 24 août 2016 à 21h06, modifié le 03 octobre 2016 à 11h53

Temps de Lecture 7 min.

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Michel Butor, le 5 décembre 1964, à Paris.

Comme pour se défendre des dimensions assez exceptionnelles de son œuvre et de sa variété, avec une place considérable laissée à la critique et à l’analyse des classiques, Michel Butor disait, en se distinguant des autres écrivains du Nouveau Roman :

« J’étais le seul professeur. J’étais constamment obligé, par honnêteté, de situer ce que j’écrivais ou ce qu’écrivaient les autres par rapport à ce qui avait eu lieu auparavant et à la situation générale où nous apparaissions. J’espère avoir apporté quelques nouveautés. Mais je crois avoir apporté beaucoup plus de nouveauté après ma période romanesque que pendant cette même période. Si j’ai apporté quelque chose de nouveau, c’est que j’ai été entraîné par l’élan de nouveautés qui vient du fond des siècles. »

C’était à l’occasion du centenaire de la mort de Jules Verne, l’un de ses multiples « interlocuteurs » :

« J’ai été très critiqué dans ma vie de tous côtés. J’ai beaucoup scandalisé. J’ai donc eu besoin de complices. Les contemporains ne me suffisaient pas. Certains m’ont aidé, mais c’était insuffisant. J’avais besoin de répondants “beaucoup mieux placés”… C’est pourquoi j’ai écrit tant d’essais critiques. »

Michel Butor est mort, le matin du mercredi 24 août, à l’hôpital de Contamine-sur-Arve, en Haute-Savoie, non loin de son domicile, a annoncé au Monde sa famille. Il avait 89 ans.

Son appartenance à « l’école du regard »

S’il ne fait aucun doute que Passage de Milan (Minuit, 1954), L’Emploi du temps (Minuit, prix Fénéon, 1956) et surtout La Modification (ibid., prix Renaudot, 1957), dont la narration à la deuxième personne du pluriel aura bien des imitateurs, marqueront définitivement l’histoire du roman français et justifient pleinement l’appartenance de Butor à « l’école du regard », il est aussi évident que l’écrivain échappe rapidement à toute classification réductrice.

Poète, à la différence de ses confrères les plus célèbres (Claude Simon, Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet), il poursuit pendant plus d’un demi-siècle une série de publications qu’il regroupe par catégories plus ou moins changeantes et alternées (« Le génie du lieu », « Matières de rêves », « Improvisations », « Illustrations », « Avant-goût », « Répertoires ») dans lesquelles il rend compte de ses nombreux voyages et découvertes, qui lui permettent d’accomplir une véritable description raisonnée du monde, avec quelques points d’attache réguliers.

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