Van Gogh

Aujourd'hui encore, les circonstances de la mort de Van Gogh (1853-1890) restent enveloppées de mystère. Dans La Valse des arbres et du ciel (Albin Michel), Jean-Michel Guenassia réinvente les derniers jours du peintre légendaire en les racontant à partir du point de vue de Marguerite Gachet, ultime amour supposé de l'artiste et fille du collectionneur Paul Gachet, l'homme qui l'a hébergé à Auvers-sur-Oise. Que s'est-il exactement passé entre ces deux-là? Le romancier imagine que la fougueuse jeune femme serait impliquée dans la disparition du peintre.

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NOTRE DOSSIER >> Rentrée littéraire

Le Suisse écrivain et dessinateur Frédéric Pajak retrace, lui, la vie tout entière de Van Gogh dans le cinquième tome de son Manifeste incertain (Les Editions Noir sur Blanc). Ses superbes cahiers dessinés reviennent sur les aspects moins connus de sa vie, comme son enfance et ses rapports familiaux tumultueux. Le prétendu suicide du peintre est revisité lui aussi, à la lumière du témoignage tardif. La légende Van Gogh, en mots et en images.

Monet

Michel Bernard se penche dans Deux Remords de Claude Monet (collection "Vermillon", La Table Ronde) sur la vie du plus célèbre des peintres impressionnistes. Les deux remords en question? Deux êtres disparus prématurément qui ont hanté l'artiste jusqu'au bout de son existence.

L'huile sur toile de la vue de Venise peinte en 1908 par le Français Claude Monet et baptisée "Le Grand Canal", le 28 janvier 2015 à Londres

L'huile sur toile de la vue de Venise peinte en 1908 par le Français Claude Monet et baptisée "Le Grand Canal", le 28 janvier 2015 à Londres.

© / afp.com/Justin Tallis

Le premier, Frédéric Bazille, est un ami peintre, originaire d'une riche famille de notables de Montpellier. Engagé dans la guerre franco-prussienne, il est tué au front quatre ans avant la première exposition impressionniste. La seconde, Camille Doncieux, d'abord modèle favori de l'artiste, deviendra sa femme, lui donnera deux fils avant de mourir à 32 ans. Comment ces deux destins entremêlés éclairent-ils la trajectoire de Monet (1840-1926)? Réponse dans ce livre à l'atmosphère douce, limpide, délicatement satinée.

Bonnard

Ils se sont rencontrés dans la rue et ont vécu ensemble un demi-siècle durant, de 1893 à 1942. Il l'a peinte sous tous les angles, dans toutes les couleurs et dans toutes les situations. Et pourtant! Qui était vraiment Marthe, la femme que l'on voit, souvent nue, sur de si nombreuses toiles de Pierre Bonnard (1867-1947)? Lorsqu'il l'épouse en 1925, l'artiste apprend qu'elle ne s'appelle pas Marthe de Méligny, mais plus simplement Maria Boursin... qu'elle est fille d'un charpentier de Bourges et non issue d'une vielle lignée italienne. Dans L'Indolente (Stock), Françoise Cloarec enquête sur le mystère Marthe Bonnard, et c'est fascinant.

Soutine

Intéressant dispositif que celui imaginé par le poète et romancier Ralph Dutli pour raconter la vie de l'expressionniste Chaïm Soutine (1893-1943). Toute l'action de son livre Le Dernier Voyage de Soutine (Le Bruit du temps) se déroule dans un corbillard qui traverse la France occupée et le mène, bouillonnant de fièvre, à moitié inconscient, dans une clinique de la capitale où il doit en urgence être opéré. Là, allongé dans un véhicule cahotant, lui reviennent des pans entiers de son existence, dans un flux irrégulier d'images, nourri par les injections de morphine et parfois interrompu par le voyage.

L'écriture est très belle, raffinée, précise. Elle met superbement en lumière ce peintre des paysages tourmentés qui, arrivé de Lituanie à Paris à la veille de la Grande Guerre, offrira à la France une oeuvre inoubliable.

Soutter

Ils ont oeuvré toute leur vie pour le faire connaître. Le Corbusier, dont il est le cousin, mais aussi Dubuffet, Giono, Stravinsky... Tous auraient donné beaucoup pour que Louis Soutter (1871-1942) soit regardé, étudié, admiré à la mesure de son art, qui est immense. Dans Louis Soutter, probablement (Zoé), le Suisse romand Michel Layaz reprend le flambeau et raconte avec grâce le destin tortueux de cet artiste maudit, étiqueté comme fou parce qu'inclassable. Peintre des asques, des silhouettes tribales et des hiéroglyphes mystérieux, Soutter est un très grand artiste, hélas incompris. "On aurait dit un vagabond chic, un dandy errant, une sorte de prince à moitié déchu.

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