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Rwanda

Rwanda: la police multiplie les opérations contre de présumés jihadistes

La semaine dernière, trois musulmans rwandais accusés par la police de mener une campagne de recrutement de jihadistes ont été abattus par les forces de l'ordre à Bugarama, une localité du sud-ouest du pays. Trois autres personnes ont été arrêtées. Depuis le début de l'année, ce n'est pas la première fois que des Rwandais accusés d'avoir des liens avec des organisations terroristes sont tués. A Bugarama, la police a assuré avoir fait usage de la force car les six suspects, cinq hommes et une femme, ont refusé d'obtempérer au moment de leur arrestation et ont tenté de s'enfuir. Elle dit avoir retrouvé sur les lieux du matériel de propagande comme des CD et des cahiers de notes.

La mosquée de Kimironko, dans laquelle officiait l'imam Muhammad Mugemangango, abattu par la police en janvier 2016 pour ses liens présumés avec l'organisation Etat islamique
La mosquée de Kimironko, dans laquelle officiait l'imam Muhammad Mugemangango, abattu par la police en janvier 2016 pour ses liens présumés avec l'organisation Etat islamique CYRIL NDEGEYA / AFP
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Devant la maison de plain-pied au bord de la route, dont une partie était louée par les six musulmans rwandais, Alice Niyonkuru, la fille du propriétaire, se souvient de l'opération de police. « Vers trois heures du matin, la police est arrivée et a crié : "Ouvrez les portes !". Nous sommes sortis de la maison, mais ces six personnes ont refusé d'obéir et d'ouvrir leurs portes », rapporte-t-elle. Malgré de longues négociations, trois des suspects ont violemment résisté à leur arrestation et ont été abattus, raconte-t-elle, assurant cependant qu'aucun n'était armé.

Les six musulmans, qui n'étaient pas originaires de la région, avaient expliqué être venus à Bugarama pour prêcher. « Ils nous disaient que l'islam est un chemin qui mène à Dieu, qui mène au ciel et que si on rejoignait l'islam on y arriverait facilement et rapidement. Nous avions des discussions pacifiques », assure-t-elle.

Non loin de là, devant la mosquée, chez certains fidèles le malaise est palpable. « Il ne fallait pas tirer sur des gens qui n'ont pas d'armes, qui ne combattent pas. C'est une erreur qu'ils ont faite, soutient l’un d’eux. En tout cas, nous attendons les enquêtes, on ne sait rien, on ne peut pas accuser. »

Un jour avant cette affaire, la police avait annoncé avoir abattu à Kigali un homme armé décrit comme un « terroriste ». En janvier, toujours dans la capitale, la police avait aussi tué un religieux musulman accusé de recruter pour le compte du groupe Etat islamique. L'homme aurait tenté de s'échapper alors qu'il était en détention. Vingt-trois personnes accusées de terrorisme arrêtées dans la foulée sont toujours en attente de l'ouverture de leur procès sur le fond. Rien n'a filtré des audiences préalables qui se sont toutes tenues à huis clos.

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