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A-t-on découvert l’antidouleur idéal ?

Une équipe de chercheur a mis au point une molécule contre la douleur qui pourrait être plus efficace et moins addictive que la morphine et autres opiacés.

Par Enrique Moreira

Publié le 27 août 2016 à 13:02

Quand le remède à un mal peut aussi être son poison, les philosophes grecs appelaient ça un « pharmakos ». Nombre d’analgésiques, dérivés d’opiacés comme la morphine, font partis de ces traitements qui soignent mais peuvent aussi être très dangereux. S’ils soulagent de la douleur, ils recèlent également de nombreux effets secondaires (constipation, grosse fatigue...) dont certains peuvent être mortels (arrêt respiratoire), et sont susceptibles de développer une forme de dépendance.

Toutefois, des chercheurs ont peut-être découvert une alternative à ces médicaments. Une équipe de l’université de Stanford a en effet trouvé une nouvelle molécule « prometteuse » pour combattre efficacement la douleur, mais avec des effets secondaires considérablement réduits, selon leur étude publiée dans la revue Nature. Pour l’heure, les chercheurs en sont encore à l’étape de l’essai sur des souris. Avant de pouvoir être commercialisée, cette molécule devra encore faire l’objet de nombreux tests, notamment sur des humains.

La PZM21 ne rend pas accroc

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Si la molécule induit chez l’animal des effets anti-douleur comparables à ceux de la morphine, ceux-ci durent plus longtemps et ils sont dépourvus d’effets secondaires sur la respiration. Par ailleurs, relèvent les scientifiques, les souris ne sont pas devenues « accrocs » aux cours de l’expérience. Ils en ont déduit que la molécule engendre moins de dépendance que la morphine.

Pour découvrir la bonne molécule dans l’immensité de celles que l’ont connaît déjà, les chercheurs américains se sont appuyés sur les recherches précédentes d’une équipe franco-américaine. Celle-ci avait publié en 2012, toujours dans la revue Nature, une expérience qui avait permis de déterminer en 3D comment les opiacés se fixent sur les récepteurs, au niveau de la membrane de cellules du cerveau et de la moelle épinière.

Ensuite, les scientifiques ont dû passer au crible, sur ordinateur, plus de 3 millions de molécules dans les chimiothèques (d’immenses bases de données dans lesquelles sont conservées les molécules) avant « d’identifier la formule adaptée de cette molécule, jugée la plus prometteuse, la "PZM21" », rapporte le site spécialisé Scienceetavenir.fr. Puis de passer à la phase d’essais.

14.000 décès en 2014

L’expérience est loin d’être terminée. Avant de pouvoir être commercialisée, la PZM21 sera à nouveau testée pour savoir si les souris ou les humains développent une tolérance à la molécule. Ce qui lui ferait perdre son effet antalgique au fil du temps.

Il est primordial pour les scientifiques d’apporter une alternative viable aux opiacés. Rien qu’en 2014, aux Etats-Unis, « 14.000 personnes sont mortes d’overdose après avoir abusé d’opiacés prescrits sur ordonnances », rappelle Scienceetavenir.fr. En 15 ans, ces anti-douleurs sont à l’origine de 165.000 décès.

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