Après un an en France, une famille de réfugiés raconte son bonheur

Les Merkath ont bénéficié de conditions d'accueil privilégiées dans le cadre d'un programme français. Ils savourent une vie calme après avoir connu l'enfer.

Source AFP

Ali Merkath, sa fille Nabaa et son fils Abdullah posent pour un photographe de l'Agence France-Presse à Cabourg.
Ali Merkath, sa fille Nabaa et son fils Abdullah posent pour un photographe de l'Agence France-Presse à Cabourg. © AFP

Temps de lecture : 3 min

Après de longues semaines de déambulation à travers l'Europe qui avaient suivi des mois à vivre dans la peur à Bagdad, la famille Merkhat est arrivée en France, il y a un an, et profite de sa nouvelle vie. En nageant dans la mer qui borde la plage de Cabourg (Calvados), Ali Merkath exulte : « Allez la France ! Allez les Bleus ! » Son français est encore hésitant, mais cela lui suffit à exprimer sa reconnaissance envers le pays qui l'a fait venir d'Allemagne le 9 septembre dernier, pour soulager Berlin face à l'afflux de migrants qui arrivaient en grand nombre à l'été 2015.

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Il se baigne avec l'impression d'être à mille lieues de cette mer menaçante qu'il avait fallu traverser entre la Turquie et la Grèce sur le bateau d'un passeur avec sa femme Tahrir, sa fille Nabaa et son fils Abdullah. Short rose à fleurs et sourire creusant une fossette sur sa joue, Abdullah a maintenant six ans. Lui aussi apprécie cette « piscine », dont il a profité jeudi avec sa famille et 5 000 autres petits Franciliens emmenés à la plage par le Secours populaire. À la rentrée, il sera en CP. Pour sa sœur de 14 ans, ce sera la 4e et si possible des cours de danse hip-hop – ce qui aurait été inconcevable en Irak, rit-elle.

Leurs parents espèrent entamer des formations pour travailler : esthétique ou coiffure pour Tahrir, 35 ans, mécanique automobile pour Ali, 34 ans.

« Réfugiés cinq étoiles »

Suivis par l'Agence France-Presse à plusieurs reprises depuis leur arrivée en France, ils font partie, selon l'expression de Patrick Paszkiewiez, responsable du Secours populaire du Val-d'Oise qui les suit depuis le début, des « réfugiés cinq étoiles ». Ces exilés que la France s'était engagée à accueillir, et qui ont été rapidement régularisés, logés, scolarisés. D'abord reçus sur la base de loisirs de Cergy-Pontoise, ils avaient pu souffler après un mois et demi à travers l'Europe, entre la Turquie et l'Allemagne, en bateau, en train, en bus, à pied, au milieu de milliers d'autres migrants.

Eux racontent avoir quitté Bagdad en 2014 après l'explosion d'une bombe devant leur maison. Ali, qui travaillait au service de communication de la mairie, explique qu'il était visé. Tahrir a été blessée par des éclats, dont témoigne notamment une marque au-dessus de sa paupière gauche. Abdullah en parle avec ses mots d'enfant : « La bombe, elle a fait boum, elle a fait mal à maman et... après la PlayStation marchait plus. » Après quelques mois en Turquie, où Ali travaillait au noir comme mécanicien, ils avaient décidé de rejoindre l'Europe.

« Bonne image »

Quelques semaines après leur arrivée en France début septembre 2015, ils ont emménagé dans un appartement du Val-d'Oise, un ancien logement de fonction situé juste au-dessus de l'école d'Abdullah. Sur le mur du salon, ils ont affiché les photos où ils apparaissent en compagnie de François Hollande et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, lorsque ces derniers étaient allés à la rencontre des réfugiés. La famille Merkath s'estime mieux lotie que le frère d'Ali, réfugié en Allemagne, et celui de Tahrir, en Suède.

Surtout, ils mesurent leur chance par rapport à d'autres réfugiés en France. Ainsi, lorsqu'ils prennent une photo de groupe sur la plage de Cabourg, ils sont bras dessus bras dessous avec une famille de Syriens, dont les trois enfants n'ont pas encore d'école pour la rentrée. Ali se dit déterminé à « donner une bonne image des réfugiés irakiens en France ».

Son sourire ne disparaît que lorsqu'il évoque la mort de trois de ses amis dans un attentat qui a fait plus de 300 morts début juillet à Bagdad. Dans son téléphone, les photos de l'attentat tutoient celles de leur nouvelle vie.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (45)

  • serdav

    Marie et femme réfugiés légaux touche 40€ par jour et par personne soit 2400€ par mois j'ignore la part que touche les enfants.
    Qu'en pense une famille de SMICard.

  • trets

    Étonnant qu'en payant des impôts, vous ne puissiez pas partir en vacances, car en France, seulement 46% des foyers payent l'ir, donc ceux qui le payent ont forcément les moyens d'aller à la plage... Arrêtez de vous plaindre !
    quant a ses réfugiés, ils ont l'air de s'intégrer et on peut que s'en féliciter !

  • Abrraccourcix

    Des réfugiés "cinq étoiles" comme le remarque l'accompagnateur du Secours Populaire, des réfugiés "fétiches", pour les notables qui en ont fait leur bonne action, tant mieux pour eux. Ils n'ont rien fait de particulier pour gagner à cette sorte de loterie.
    Que d'autres arrivent à la même conclusion sans avoir fait le même parcours contribuerait à notre honneur.