Primaire à gauche : Mélenchon, agressif mais préféré à Hollande

 PHOTO D'ILLUSTRATION. Jean-Luc Mélenchon à sa sortie de l'Elysée le 25 juin. 
 PHOTO D'ILLUSTRATION. Jean-Luc Mélenchon à sa sortie de l'Elysée le 25 juin.  LP / Arnaud Dumontier

    Un modeste 39 % de bonnes opinions quand même, en dépit d'un tempérament toujours aussi cogneur, dont 24 % de sympathisants de droite sensibles à ses attaques contre François Hollande ! Et même préféré pour 51 % des sondés à François Hollande ! Paradoxe ? En deux ans, les opinions positives à son égard ont progressé de 6 points comme si les Français s'étaient faits à l'agressivité du personnage auquel ils accordent malgré tout une crédibilité politique en hausse qui le sort du registre des seconds rôles.

    Toutefois, Mélenchon reste à la politique ce que la paille de fer est aux parquets cirés : un abrasif ! 75 % (dont 45 % à gauche) le trouvent toujours aussi impulsif, 53 % sectaire, 55 % pas sympathique, 69 % populiste et 64 % agressif. Mais son populisme n'est pas celui de Marine Le Pen : 61 % estiment que ses idées sont éloignées de celles du FN, en dépit des accusations de « radicalisation » le visant. Autre curiosité, c'est auprès des sympathisants de gauche modérée que Mélenchon a élargi sa base de 3 points, perdant en revanche 7 points auprès des sympathisants plus à gauche que le PS (LO, NPA, PG, PC). Un recul lié à son entrée en campagne sous la bannière de la France insoumise à la façon d'un Podemos espagnol, qui l'a éloigné des communistes. Résultat : 55 % des sympathisants de gauche trouvent qu'il joue « perso ».

    Plus il grimpe, plus Mélenchon est aussi perçu comme un handicap pour la gauche (62 %). L'intéressé se défend d'être « l'assurance vie » ou « l'idiot utile » de la droite en étant celui qui affaiblira le candidat socialiste : « Ce n'est pas moi qui ai fait reculer la gauche là où elle se trouve aujourd'hui mais Hollande, Valls, Ayrault et leurs gouvernements successifs ! » martèle-t-il. C'est en tout cas lui qui incarne le mieux, aux yeux des sondés, la gauche de la gauche, loin devant les récents candidats déclarés Montebourg, Hamon ou Cécile Duflot.