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Comment on fait les bébés ?

Ce n’est pas parce que vous avez décidé de procréer qu’il faut perdre de la légèreté. Tomber enceinte, on le sait, n’est parfois pas si simple, mais les contraintes n’empêchent pas forcément une sexualité plaisante et divertissante.

Publié le 28 août 2016 à 07h38, modifié le 28 août 2016 à 07h38 Temps de Lecture 5 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

Aussi curieux que cela puisse paraître, tant on l’oublie, la plupart d’entre nous connaîtront au moins une période pendant laquelle ils ne feront pas l’amour pour le plaisir. Ou pas seulement pour le plaisir… ni par ennui, par obligation sociale, pour consoler quelqu’un, pour se consoler soi-même, pour soulager une douleur, par validation narcissique (bref, la myriade de raisons pour laquelle nous faisons l’amour).

Les candidats se rappelleront durant cet épisode que le sexe sert à faire des bébés. Ils retourneront leur échelle de priorités pour revenir à la biologie pure et dure : un rapport sexuel réussi, si vous voulez bien ranger un instant votre matériel en latex, c’est aussi un rapport sexuel fructueux – porteur de fruit.

C’est même pour cela que nos gesticulations font du bien. C’est pour motiver la création de progéniture que nous avons des orgasmes (et que nous portons du latex). J’ai bien conscience d’enfoncer des portes ouvertes, mais cette réalité de la vie de nos grands-parents est aujourd’hui complètement occultée.

Passage du spontané au planifié

Comment faire l’amour pour procréer ? Je laisse les questions de timing aux scientifiques (vous n’avez pas besoin d’un cours sur l’ovulation). Attachons-nous plutôt, non pas au radiateur, mais à des facteurs plus immédiatement humains.

Car cette sexualité productive, ou reproductive, inverse les données habituelles. On passe du spontané au planifié, on cesse de se protéger alors que quelques mois plus tôt, c’était la marque ultime de la maturité. Cette fois, il y aura des conséquences. Y compris en cas d’échec.

Si l’enfant est plutôt désiré par les femmes, alors le rapport sexuel sera plutôt demandé par les femmes – quand elles ne l’imposent pas carrément au calendrier (trois rapports par jour, camarades). Pour reproduire un témoignage de femme tiré de l’excellent livre de Renée Greusard, Enceinte, tout est possible (éditions JC Lattès, 250 pages, 16 €) : « D’un seul coup tu deviens la personne qui initie 80 % du temps mais que cinq jours par mois. Je pense que c’était chiant pour lui. Et pour moi aussi… »

On apprend dans le même ouvrage que parmi les acronymes utilisés par les femmes internautes sur les forums grossesse, la sexualité est résumée par les lettres « TP ». Comme dans « travaux pratiques ». Cette utilisation du mot « travail » ne relève pas du hasard. De la conception à l’accouchement, la grossesse, c’est du boulot, or ce facteur va complètement à l’encontre de ce que nous apprenons à valoriser habituellement : la sexualité comme don partagé, la sexualité absolument gratuite comme condition (et récompense !) du couple.

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