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Top départ musclé pour la bataille de la primaire à droite

Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon à La Baule, le 5 septembre 2015. JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

LE SCAN POLITIQUE - Le week-end a été marqué par les rentrées politiques des principaux candidats. Face à Nicolas Sarkozy, leur stratégie diffère.

Les principaux candidats à la primaire de la droite ont sifflé samedi et dimanche le début d'un match âpre qui trouvera son épilogue dans trois mois. Tous se sont affrontés à distance lors de leur rentrée politique et médiatique. Avec une ombre sur chacun d'eux: celle de Nicolas Sarkozy, dernier candidat entré en lice qui a promis de vitrifier les ambitions de ses concurrents.

Alain Juppé entend reprendre la main

C'est Alain Juppé qui a donné le «la» samedi à Chatou (Yvelines). Certes favori du scrutin, une question s'est imposée à son équipe de campagne: la mesure et le flegme seront-ils suffisants pour repousser les coups de boutoir de Nicolas Sarkozy? À la tribune, l'ancien premier ministre a juré qu'il ne s'intéressait pas aux propos de Nicolas Sarkozy préférant mener «(sa) campagne, pas celle d'un autre». Il s'est toutefois autorisé un tacle: «Je ne vais pas dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre pour mieux le séduire à court terme et mieux le décevoir ensuite. Je refuserai toujours d'instrumentaliser les peurs, de flatter les bas instincts». Si les juppéistes feignent l'indifférence, ils ont quand même été obligés de préciser que «l'identité heureuse» tant vantée était un but à atteindre et non un état des lieux du pays. Une mise au point contrainte par les attaques du camp sarkozyste qui a vu dans ce slogan une brèche permettant de dépeindre leur rival en candidat angélique. Loin de s'en excuser, Alain Juppé a plus que jamais martelé son expression dans son discours et dimanche, lors du Grand rendez vous Europe 1-Itele-Les Echos.

François Fillon sort l'artillerie lourde

Si Alain Juppé a opté pour une confrontation polie, François Fillon a préféré enfoncer frontalement les lignes sarkozystes. À Sablé-sur-Sarthe, son fief, l'ancien premier ministre a sorti l'artillerie lourde lors d'un discours consacré à décrédibiliser son ancien binôme à la tête de l'exécutif. «Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs. Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable. Qui imagine le général de Gaulle mis en examen?», a-t-il lancé devant plusieurs milliers de partisans ravis de voir s'affirmer leur champion en panne dans les sondages.

Nicolas Sarkozy appelle au rassemblement

Initialement attendu mi-septembre au rassemblement des Jeunes Républicains à Marseille, annulé depuis, Nicolas Sarkozy s'est rendu à celui du Touquet (Pas-de-Calais). Permettant ainsi de parasiter les rassemblements de ses rivaux. Pas question de laisser un boulevard à ses contradicteurs pendant 48 heures. Mais au verbe, Nicolas Sarkozy a préféré l'image. Pas de petite phrase mais les photos d'une rue encombrée de fans qui l'attendaient pour la première dédicace de son nouveau livre. À la tribune, il a pointé du doigt ceux qui se laissaient tenter par la division: «La droite n'a pas le droit de se déchirer. Préserver l'unité de la famille, ce n'est pas une option, c'est une absolue nécessité. Sinon il n'y aura pas de victoire car une fois la primaire passée on aura besoin de tout le monde». Un refrain pour prendre à témoin des sympathisants de droite qui, traditionnellement, goûtent peu à la division, préférant la culture du chef. Laurent Wauquiez, le nouveau président du parti par intérim, a abondé dans le même sens. «Je préfère quand François Fillon parle de son programme économique», a rétorqué sur BFMTV ce proche de Nicolas Sarkozy qui appelle à éviter les mots durs.

Bruno Le Maire renvoie dos-à-dos ses rivaux

Bruno Le Maire, lui, n'avait pas prévu de rassemblement. Le sien ne se fera que mi-septembre, lors duquel sera levé le voile sur un programme annoncé comme dense et peaufiné pendant l'été. Mais il n'était pas non plus en retrait. Premier invité de la saison du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, l'ancien ministre s'est évertué à renvoyer dos-à-dos ses rivaux. Je vois d'un côté des discours toujours plus durs (...) toujours plus brutaux, qui se solderont par toujours plus de déception, et de l'autre côté, l'immobilité heureuse. Entre les deux, il y a un espoir», a-t-il déclaré en se drapant une nouvelle fois comme le candidat du «renouveau».

Tous, certains de concourir grâce l'étape des parrainages réglée depuis longtemps, ont aussi observé avec minutie les différents sondages. Les premiers depuis l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy. Si une première enquête Odoxa pour Le Parisien a indiqué samedi que l'ex-chef de l'État était en baisse malgré des propositions plébiscitées par les électeurs de droite, une autre publiée dimanche par TNS Sofres pour RTL-LCI-Le Figaro a marqué un retour en trombe de Nicolas Sarkozy. Le match du week-end se poursuivra lundi matin. François Fillon complètera sa charge anti-sarkozy sur BFMTV et RMC. Au même moment, sa cible sera sur RTL. Déjà tonitruant, l'affrontement s'annonce particulièrement musclé.

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