Le président François Hollande et le ministre de l'Économie Emmanuel Macron, le 16 juin 2016 à Paris

Le président François Hollande et celui qui est encore ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, le 16 juin 2016 à Paris

afp.com/LIONEL BONAVENTURE

Les primaires, c'est une chose. C'est bon - en ce moment - pour la droite. Mais une autre pratique est à l'essai: celle de l'impeachment à la française. Aux Etats-Unis, cette procédure, prévue par les institutions, a conduit Nixon à quitter la Maison Blanche avant qu'il ne soit destitué. En France, actuellement, plusieurs responsables politiques tentent d'empêcher le président, non pas de rester au pouvoir, mais de se représenter devant les électeurs.

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En 2011, Nicolas Sarkozy, en difficulté dans les sondages, aurait pu être confronté à une situation de ce type. Lui et ses fidèles s'étaient alors employés à éviter que naissent, dans les mois précédant l'élection présidentielle de 2012, des candidatures qui auraient pu tirer profit de sa faiblesse. On pense à Alain Juppé - qui reçut alors la visite d'un éminent conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, venu s'assurer qu'il ne songeait pas à se présenter; on pense aussi à François Fillon, qui rappelait le week-end dernier que c'est par "discipline" qu'il n'avait pas concouru...

Un proche qui ne croit plus du tout en Hollande

Aujourd'hui, deux personnalités, qui furent des ministres importants du quinquennat - au même poste! - emploient des stratégies comparables. Il ne s'agit pas tant de battre François Hollande que de rendre impossible sa candidature. Tel est le sens de la démarche Montebourg. Tel est, surtout, le sens de la marche Macron.

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Le premier est un adversaire de longue date du chef de l'Etat, même s'il l'a rallié entre les deux tours de la primaire socialiste de 2011. Le second, au contraire, est un proche et c'est ce qui atteint forcément le plus François Hollande: voici un ancien conseiller, dont le rôle dans la campagne présidentielle victorieuse de 2012 fut conséquent, qui ne croit plus du tout à celui qu'il a contribué à faire roi, au point même de vouloir l'empêcher de retourner voir les citoyens. Une sorte de putsch préélectoral pas du tout prévu par la Constitution.

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