WhatsApp a annoncé, jeudi 25 août, qu’il allait partager certaines informations de ses utilisateurs avec Facebook, qui possède la célèbre application de messagerie.
Le G29, le groupement des autorités de protection des données personnelles de l’Union européenne a réagi à cette annonce lundi 29 août. « Les changements des politiques de vie privée sont suivis avec beaucoup de vigilance par le G29 et chacune des autorités européennes. L’enjeu est celui de la maîtrise par l’individu sur ses données quand elles sont combinées par les grands acteurs d’Internet », a fait savoir la Commission nationale de l’informatique et des libertés, qui assure la présidence du G29.
« C’est un changement important mais attendu : on achète pas une entreprise 22 milliards de dollars sans attendre un retour sur investissement. On manque de visibilité sur ce qui va être fait avec ces données », explique Franck Attia, rédacteur en chef adjoint du mensuel Que Choisir. « On ne recommande pas aux gens de quitter ce service d’autant que WhatsApp chiffre ses communications depuis peu, ils ont fait des progrès dans ce domaine », précise-t-il.
L’autorité de protection des données personnelles britannique avait réagi, annonçant dès vendredi qu’elle allait examiner de près ces nouvelles dispositions. Ces entreprises « doivent respecter les lois de protection des données », rappelle l’Information Commissioner’s Office (ICO), l’équivalent de CNIL outre-Manche, qui compte vérifier que WhatsApp reste bien dans les limites de la loi.
Les nouvelles conditions d’utilisation de l’application permettent désormais à des entreprises d’envoyer des messages à ses utilisateurs. L’entreprise a annoncé en même temps qu’elle allait notamment partager avec Facebook le numéro de téléphone de ses utilisateurs afin, explique-t-elle, de « faire des suggestions de produits (par exemple d’amis, de connexions ou de contenus intéressants) et d’afficher des offres et des publicités pertinentes ».
« Nous assurer que les entreprises sont transparentes »
L’entreprise n’a toutefois pas fourni beaucoup de détails sur le fonctionnement de ces nouveaux services, ce qui inquiète l’ICO :
« Les modifications effectuées par WhatsApp et Facebook vont affecter un grand nombre de personnes. Certains peuvent considérer que cela leur offrira un meilleur service, d’autres peuvent s’inquiéter du manque de contrôle. Notre rôle est de faire la lumière sur ce genre de choses, de nous assurer que les entreprises sont transparentes avec le grand public sur la façon dont elles partagent leurs données privées, et de protéger les consommateurs en nous assurant que la loi est respectée. »
WhatsApp a cependant tenu à préciser que le chiffrement qu’il a récemment généralisé empêchera Facebook ou tout autre acteur d’avoir accès au contenu des messages de l’utilisateur. « Vous êtes les seules personnes à pouvoir les lire [et] rien de ce que vous partagez sur WhatsApp, y compris vos messages, photos et informations de compte, ne sera partagé à la vue des autres sur Facebook », souligne l’entreprise sur son site.
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