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Laisser les salariés absents absorber les charges de travail des absents a un effet pervers: cela entraine une nouvelle vague d'absentéisme, nous apprend une enquête de l'association Référentiel de l'absentéisme.

Getty Images/Janis Christie

La situation s'aggrave, mais peu d'entreprises prennent le problème à bras le corps. Selon une enquête de l'association Référentiel de l'absentéisme, 47% des entreprises ayant participé à l'étude indiquent un taux d'absentéisme "en augmentation modérée" depuis 2009 et 18% "en forte progression". 65% constatent donc une hausse. Seuls 14% font état d'une "diminution modérée" et 5% d'une "forte réduction" (12% "stable" et 4% ne se prononcent pas).

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L'association, créée en 2013, rappelle que lors de sa précédente enquête, en 2014, 53% des entreprises au total avaient fait part d'une hausse de l'absentéisme. Elle souligne qu'il faudra voir dans la durée si cette hausse "résulte de conditions socio-économiques dégradées" ou s'il s'agit d'un "phénomène durablement ancré (perte de sens et de la valeur travail)".

Cercle vicieux

Pour faire face à ces absences, les entreprises ont recours à différents dispositifs comme l'embauche de personnels en CDD ou en intérim, ou le recours aux heures supplémentaires, selon l'enquête.

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Toutefois, 81% des entreprises disent ne prévoir "aucune mesure palliative", laissant ainsi le surcroît de travail "absorbé par les collaborateurs présents". Or, pour près des deux tiers de ces entreprises, souligne l'association, l'absentéisme a augmenté ces cinq dernières années, un "cercle vicieux" où "une charge de travail croissante entraîne une réaction en chaîne d'absentéisme".

L'arme privilégiée: la contre-visite médicale

Parmi les mesures mises en place pour lutter contre ce phénomène, les entreprises privilégient les contre-visites médicales (73%), bien avant les entretiens de ré-accueil (38%), la formation des managers (35%) ou des plans de prévention (risques psycho-sociaux, troubles musculo-squelettiques). Pourtant, ces mesures donneraient de meilleurs résultats que les contre-visites médicales, estime l'association en évoquant une "tendance".

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Pour son enquête, l'association Référentiel de l'absentéisme, qui souligne qu'il ne s'agit pas d'un panel statistique, a analysé les réponses de 317 entreprises regroupant 402.503 salariés à son questionnaire mis en ligne d'octobre 2015 à avril 2016. Une majorité des réponses (60%) émane d'entreprises de 101 à 500 salariés.

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