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L'extrait du prochain numéro de Thalassa intitulé « Boues rouges, la mer empoisonnée » et diffusé le 2 septembre sur France 3 annonce la couleur : Ségolène Royal est verte de rage. Son combat contre l'usine d'alumine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), autorisée à rejeter ses effluents industriels dans les fonds marins du Parc national des Calanques, semble perdu d'avance. Alors que la journaliste du magazine hebdomadaire lui présente un bocal rempli de fange cramoisie en provenance de la mer, la ministre se désole face caméra : « On nous a raconté que c'était stabilisé dans l'eau. Non, c'est pas stabilisé dans l'eau. » Et de conclure, exaspérée : « C'est inadmissible. »
Pourquoi des rejets #toxiques arrivent-ils dans le @ParcCalanques ? #Thalassa est allé demander à @ecologiEnergie pic.twitter.com/9708Q3UhvF
— Thalassa (@ThalassaWeb) 29 août 2016
Mais Ségolène Royal ne tient pas l'exploitant de l'usine polluante ni le juge chargé de l'épineux dossier pour responsables d'un scandale vieux de cinquante ans. Elle impute avant tout l'absence de lutte contre ce fléau écologique au chef du gouvernement, Manuel Valls. « Il a décidé le contraire de ce que dit sa ministre de l'Environnement […] Il a donné l'ordre au préfet, donc le préfet a donné l'autorisation. Je ne peux pas donner un contre-ordre. » À l'époque, Matignon avait démenti avoir donné la moindre instruction au préfet. Mais ce vendredi, le Premier ministre a répliqué à Ségolène Royal qu'il assumait cette décision. « Je gouverne, je décide, chacun doit être à sa tâche avec l'esprit et le sens du collectif », a-t-il déclaré. La décision de poursuivre l'activité d'Alteo permet « à l'activité économique et à des milliers d'emplois d'être préservés », a-t-il observé, tout en soulignant que les questions d'environnement avaient été prises en compte dans un protocole.
Le 26 février dernier, le tribunal administratif de Marseille avait rejeté la requête déposée par cinq associations de défense de l'environnement qui réclamaient la suspension immédiate de l'arrêté signé par le préfet des Bouches-du-Rhône le 28 décembre 2015, permettant à Alteo de déverser ses rejets toxiques en mer. La juridiction estimait qu'il n'était pas urgent de mettre un terme à ce processus, au motif qu'une « interdiction à court terme conduirait à la fermeture de l'activité alors que des efforts ont été déployés ». « L'arrêté ne pouvait pas prévoir de diminution progressive, mais les jalons sont mis pour vérifier qu'on aboutisse à une solution fonctionnelle d'ici six ans », avait justifié le technicien de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), prenant pour preuve que l'entreprise, en passant des boues rouges aux effluents actuels, « a réussi à diminuer par 3 500 la concentration des matières en suspension dans ses rejets ».
De leur côté, les défenseurs des calanques avaient imploré le juge de ne pas céder à « un chantage à l'emploi ». Pour rappel, Alteo salarie 540 personnes, et emploierait jusqu'à 330 sous-traitants.
Des contraintes techniques
Après cinq décennies de rejet de boues rouges dans les calanques, l'entreprise aurait dû interrompre tout déversement au 31 décembre 2015. Or, son exploitant avait obtenu l'autorisation d'évacuer chaque jour jusqu'à 270 mètres cubes par heure d'effluents, selon des normes qui, elles, ont été durcies : les rejets actuels font l'objet d'une réduction de plus de 99 % des matières en suspension et 50 % des métaux qu'ils contiennent.
Quelques semaines après la décision préfectorale, la ministre de l'Environnement avait déjà désapprouvé le chef du gouvernement : « C'est le combat de l'économie contre l'écologie et ma conviction profonde, c'est que détruire l'écologie, c'est aussi détruire l'économie », avait-elle déclaré en février. Pas de jurisprudence Chevènement dans le cas Royal qui ne pense pas qu'un ministre « ça ferme sa gueule ou ça démissionne ». « Mon rôle, c'est de dire que je ne suis pas d'accord », explique-t-elle sur France 3. Elle l'a dit. Pour quel résultat ?
Il est grand temps qu'ils partent après tout le mal fait à la France pendant ce quinquennat !
Comme pour les boues rouges, afin de soi-disant protéger des milliers d'emplois, pendant trop longtemps des irresponsables ont tardé à interdire l'usage de l'amiante au détriment de la santé de milliers de travailleurs qui ne s'en remettront jamais.
Alors, rien d'étonnant à ce que la Méditerranée, et les poissons, ne fassent pas le poids dans la décision prise par Manuel Valls.
Cela vaut-il le coup de bousiller toute la Méditerranée pour sauver 1 000 emplois ? Nous en sommes a 5 million de chômeurs 1000 de plus ne représentent pas grand-chose d'autant plus que cela permettra de revaloriser la Méditerranée car ces boues rouges ca fait tâche sur tout le bassin méditerranéen
Il faut tenir compte aussi des conséquences sur la santé des gens