Bruno Le Maire, l'énarque qui veut supprimer l'ENA

L'école qui forme les hauts fonctionnaires et un grand nombre de politiques n'est plus adaptée à notre temps, selon le candidat à la primaire de la droite.

Source AFP

Bruno Le Maire chez lui à Paris. Normalien, agrégé, l'ancien ministre de l'Agriculture a toujours dit s'être ennuyé à l'ENA, d'où il n'est sorti
Bruno Le Maire chez lui à Paris. Normalien, agrégé, l'ancien ministre de l'Agriculture a toujours dit s'être ennuyé à l'ENA, d'où il n'est sorti "que" 20e. © Élodie Grégoire pour Le Point.

Temps de lecture : 2 min

Bruno Le Maire, candidat de la primaire à droite, et lui-même ancien énarque, promet de supprimer la grande école de l'administration, s'il est élu lors de l'élection présidentielle de 2017. "Il est temps de supprimer l'ENA, explique le candidat au Parisien/Aujourd'hui en France ce jeudi. Elle a rempli son office pendant des années, formé des fonctionnaires de grande qualité. Mais nous entrons dans un monde nouveau : celui des entrepreneurs, de la créativité, de l'innovation. Où la haute administration doit reprendre sa juste place", explique Bruno Le Maire.

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En lieu et place de l'école, qui a formé des palanquées de hauts fonctionnaires et la majorité des présidents de la Ve République, il propose "une école d'application sur le modèle de l'École de guerre, à laquelle les hauts fonctionnaires les plus méritants pourront avoir accès au bout de dix ans, pour leur permettre de franchir une nouvelle étape dans leur parcours professionnel".

Le député de l'Eure ne se contente pas de cette sortie iconoclaste. En ce jour de rentrée scolaire, il indique qu'il fait de l'éducation sa "priorité" et déplore qu'"à la fin du primaire, beaucoup d'enfants ne savent pas bien lire et écrire et vont après dans des voies de garage". "La priorité absolue, c'est le primaire et la langue française", insiste-t-il. C'est pourquoi il veut "remettre quinze heures d'enseignement pour le français au primaire au lieu des dix, actuellement".

Des enseignants recrutés par les établissements

Il confirme dans cet entretien qu'il est toujours pour la fin du collège unique et favorable "à un collège diversifié qui valorise le talent des enfants". Il souhaite aussi que "les lycées professionnels, les CFA (centres de formation en alternance) et les Greta (formation pour adultes) fusionnent pour devenir des écoles des métiers qui ne seront plus placées sous la direction de l'Éducation nationale, mais sous la direction des régions avec la participation des entreprises".

Enfin, il veut également donner "plus de pouvoir et d'autonomie" aux chefs d'établissement, du collège et du lycée. "Cela doit passer par la liberté de recruter les professeurs et aussi de les évaluer." Et il propose de les "rémunérer en conséquence". Ce qui ne l'empêche pas d'annoncer qu'il souhaite revaloriser le salaire "des enseignants du primaire à hauteur de 10 %."

Des propositions non moins iconoclastes qui risquent pourtant d'être occultée par sa déclaration contre l'ENA.

LIRE aussi notre portrait "Le Maire : le grand blond et la citrouille" et notre interview.


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Commentaires (61)

  • JLL

    J'ai écrit 18 ans, à la louche, le bac à 18 ans, une à deux années de préparation pour une école d'officier, puis un ou deux ans d'ecole, peut être une école d'application ensuite, et notre officier devient "opérationnel" vers 23 24 ans, le temps de passe per différent stade de commandement et vers 38 ans, environ, il (elle) est au grade de lieutenant colonel, si tout se passe bien et avant de prendre de plus grande responsabilité il est temps de faire l'cole de guerre, n'ayant pas fait cette école car j'etais médecin et n'avais pas l'intention de finir à un poste à responsabilité, je ne livre que des estimations personnelles.

  • Clairevoix

    Oui, ce serait un bon système.

    Mais 18 ans d'attente, c'est beaucoup ! 10 ans suffiraient, à mon avis : après 5 années de "plein travail", j'avais personnellement acquis une réelle spécialité dans la rédaction, doublée d'une expertise en matière de politique agricole commune et de politique commerciale commune, avec expérience de négociation sur le plan communautaire.

    Attendre encore plus de 10 ans m'aurait, je pense, émoussé (car il faut aussi garder un certain esprit d'innovation... ).

    Pour le reste, TOTALEMENT d'accord avec vous ! Et pas de politique sans démission !

    Je redis, à l'attention de "nominoe", que l'enseignement militaire est le meilleur (ayant pris l'option "défense nationale" à l'ENA, il était loin d'être ridicule, de même, d'ailleurs, que celui sur les relations commerciales internationales ; mais là, j'étais "dans mon jardin" puisque j'en savais autant que mes enseignants avec, en plus, un "vécu" concret).

    Bien cordialement,

  • JLL

    Effectivement le passage à l'ecole de guerre d'officiers supérieurs, au grade de lieutenant colonel, et donc à l'age de 38 ans environ après une carrière de 18 ans environ pourrait être adapté aux fonctionnaires, et ce passage à l'ENA à un age plus avancé que la post puberté actuelle pour certains, et ce quel que soit leurs qualités intellectuelles, me paraît souhaitable.
    Et que celles et çeux qui veulent se lancer dans la politique qu'ils continuent leur cursus actuel, d'abord colleur d'affiche, avant de prétendre à de plus hautes fonctions.