Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Bombes à sous-munitions: plus de 400 victimes en 2015, dont 97% de civils

Les bombes à sous-munitions, utilisées notamment de manière "intensive et répétée" en Syrie et au Yémen, ont fait plus de 400 victimes en 2015, dont 97% de civils et plus d'un tiers d'enfants, selon un rapport publié jeudi par Handicap International.

Ces armes peuvent contenir plusieurs centaines de mini-bombes qui se dispersent sur un vaste périmètre, mais n'explosent pas toutes, se muant de facto en mines antipersonnel qui peuvent être déclenchées au moindre contact, tuant et mutilant pendant et après les conflits.

Au total, 417 victimes (blessés et tués) de bombes à sous-munitions ont été enregistrées en 2015, notamment en Syrie (248), au Yémen (104) et en Ukraine (19), des pays qui ne sont pas signataires de la Convention d'Oslo (2008) qui interdit ce type d'armement. Quatre-vingt-dix-sept pour cent de ces victimes étaient des civils, dont 36% d'enfants, selon ce rapport, dressé par l'Observatoire des sous-munitions, dont fait partie Handicap International.

Alors que la conférence des Etats parties à la Convention d'Oslo se tient du 5 au 7 septembre à Genève, Handicap International "appelle les Etats à faire pression sur les belligérants pour qu'ils cessent d'utiliser ces armes barbares".

Le rapport dénonce notamment "l'escalade" de l'utilisation des bombes à sous-munitions en Syrie, où 76 attaques de ce type ont été recensées entre septembre 2015 et juillet 2016.

"Il y a des preuves irréfutables de l'utilisation par la Russie de bombes à sous-munitions en Syrie et/ou de sa participation directe au côté des forces armées syriennes à des attaques utilisant des armes à sous-munitions, notamment dans les régions d'Alep, Homs et Idlib", selon le rapport, qui pointe l'apparition de nouveaux modèles de ces armes en Syrie, depuis le début de l'intervention militaire russe (octobre 2015).

Au Yémen, c'est la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites qui est accusée d'avoir utilisé ces armes lors de 15 attaques entre avril 2015 et février 2016. "Comme en Syrie, un grand nombre de ces attaques ont eu lieu dans des zones urbaines et peuplées: dans des marchés, les écoles, les hôpitaux...", dénonce Handicap International.

Les Etats-Unis ont d'ailleurs suspendu fin mai la livraison à l'Arabie saoudite d'armes à sous-munitions, sous la pression d'élus du Congrès et d'organisations de défense des droits de l'Homme.

"L'utilisation répétée de sous-munitions en Syrie et au Yémen montre l'absence totale de considération pour la vie des civils, et dans certains cas la volonté délibérée de les cibler", a souligné Anne Héry, directrice du plaidoyer à Handicap International, citée dans un communiqué de l'ONG.

Seize pays dans le monde sont toujours répertoriés comme producteurs d'armes à sous-munitions, dont la Chine, la Russie et Israël, selon le rapport. Les Etats-Unis, qui n'en produisent plus, en détiendraient 3 millions. L'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni, qui ont signé la Convention d'Oslo, ont récemment détruit la totalité de leurs stocks.

Les bombes à sous-munitions, utilisées notamment de manière "intensive et répétée" en Syrie et au Yémen, ont fait plus de 400 victimes en 2015, dont 97% de civils et plus d'un tiers d'enfants, selon un rapport publié jeudi par Handicap International.Ces armes peuvent contenir plusieurs centaines de mini-bombes qui se dispersent sur un vaste périmètre, mais n'explosent pas toutes, se...