C'est l'affligeante routine des élections dans de nombreux pays africains (mais pas seulement...). Au
Gabon, le modèle politique hérité du colonisateur ne fonctionne pas. Voici un demi-siècle, le père de l'actuel Président, Omar Bongo, accédait au pouvoir après la mort de Léon Mba, dont il avait été le vice-Président. Adoubé par celui qui était alors le maître de la politique africaine de la France, Jacques Foccart, Omar Bongo, mort au pouvoir en 2009, ne cessa jamais de se servir, tout en servant la France.
Modèle d'inégalitéExcellemment situé sur la côte atlantique, le Gabon est un point d'appui où la France est toujours présente, économiquement et militairement. Pays très riche de son pétrole et de son bois, entre autres, il demeure l'un des piliers de la Françafrique et aussi un modèle d'inégalité.
La richesse nationale pilléeAli Bongo ayant succédé à son père après une élection présidentielle douteuse, n'a rien fait pour mieux répartir les richesses et le Gabon, pourtant bien doté par la nature, stagne au 106e rang de l'indice de développement humain établi par les Nations-Unies. La richesse nationale est captée par le clan Bongo et ses affidés. Si les accusations de corruption de la classe politique française ne sont plus de mise aujourd'hui, il faut peut-être y voir l'une des raisons de la désapprobation ostentatoire de François Hollande, qui réclame des garanties de « transparence sur les résultats du scrutin ». Le processus actuel est particulièrement inquiétant pour le Gabon, qui démontre, à son tour, les difficultés du passage à la démocratie. On prête à Omar Bongo cette formule : « En Afrique, le pouvoir se prend et ne se rend pas ». Son fils l'applique.