Chambres vides, restaurants déserts, serveurs et femmes de chambre désœuvrés, cet été, les palaces parisiens sont les palais des courants d’air. Désertés par leurs clients, les plus prestigieux établissements de la capitale ont même été contraints de fermer des étages entiers, comme par exemple le Plaza Athénée qui a fermé deux étages, soit 60 chambres sur 208.
Juillet et août ont été terrible pour la plupart des huit enseignes de luxe de Paris. « C’est le pire mois d’août qu’on a eu depuis trente ans. On n’avait jamais vu ça », se désole François Delahaye, directeur général du Plaza Athénée. Pourtant une des plus fameuses adresses de la capitale.
Face à cette bérézina, Christophe Laure, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) Prestige – le syndicat des palaces et des hôtels haut de gamme –, préfère user d’un euphémisme : « Nous avons connu un été assez difficile. » En fait, un violent décrochage. Survenu juste après l’attentat terroriste sur la promenade des Anglais à Nice.
Chute du taux d’occupation
« Nous avons bien sûr souffert des événements du 14 juillet », admet-il. Après Nice, « la chute de la fréquentation a été assez rapide ». Selon les chiffres de l’UMIH, le revenu par chambre a piqué du nez. Il a baissé de 11 % pour l’ensemble de l’hôtellerie haut de gamme, indique M. Laure.
Mais c’est Paris qui souffre le plus. Dans la capitale, le repli a été de 15 % en moyenne, en juillet. Et les chiffres du mois d’août promettent d’être encore plus calamiteux. Sans « la bouffée d’oxygène de l’Euro » de football, août a tourné à la débandade avec une baisse moyenne de 20 % à 25 %, reconnaît le syndicat de l’hôtellerie.
« Depuis l’attentat de Nice », concède M. Laure, également directeur général de l’Intercontinental à Paris, le taux d’occupation des palaces a dégringolé de « 34 %, 35 % et même jusqu’à 50 % » pour certaines enseignes parmi les plus fameuses de la capitale. En août, la fréquentation du Plaza a chu de 40 %. « Un drame », selon M. Delahaye.
Une grande adresse parisienne serait même tombée à 27 % de taux d’occupation. Une catastrophe pour des hôtels habituellement bondés à cette période de l’année. « Le très haut de gamme est la catégorie qui a le plus souffert », pointe le président de l’UMIH Prestige. « C’est cela qui a provoqué les fermetures d’étages. Une décision difficile mais nécessaire », ajoute-t-il. Elle permet aux établissements de luxe de faire des économies sur « la maintenance, l’électricité et le ménage ».
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