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Opération escargot et chaîne humaine pour le démantèlement de la "jungle" de Calais

Actions coup de poing des commerçants, routiers et agriculteurs de Calais. Une opération escargot et une chaîne humaine sont organisées ce lundi afin de réclamer le démantèlement de la "jungle".

Une opération escargot rassemblant transporteurs routiers et agriculteurs ainsi qu'une chaîne humaine sont organisées ce lundi matin afin de demander le démantèlement au plus tôt de la "jungle" de Calais.

A bord de plusieurs dizaines de camions, des transporteurs routiers de la région ont quitté Loon-Plage, près de Dunkerque, et Boulogne-sur-Mer, sur l'A16 en direction de Calais, causant d'importants bouchons. Une importante file de tracteurs d'agriculteurs s'est également greffée au cortège qui avait pour objectif de bloquer cet axe particulièrement utilisé par les transporteurs européens pour rejoindre l'Angleterre via le port de Calais, premier de France pour le trafic passager, ou le tunnel sous la Manche.

"De nouvelles agressions de transporteurs"

Ils demandent un démantèlement rapide de la "jungle" et une sécurisation de ce camp afin que les migrants ne puissent plus franchir les clôtures et s'introduire sur l'autoroute. Régulièrement, des migrants créent des barrages sur la rocade portuaire avec des barrières ou des arbres pour forcer les camions à s'arrêter et tenter de s'y cacher afin d'atteindre l'Angleterre.

"Cette manifestation, c'est pour crier (...) vraiment le ras-le-bol de la profession, des transporteurs routiers" face aux "actes d'incivilité dont nous sommes victimes au quotidien. Aujourd'hui ce que l'on réclame c'est des mesures d'urgence pour que l'on puisse rouler en toute sécurité sur l'autoroute A16 et sur la rocade portuaire", a déclaré David Sagnard, président de la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) Nord-Pas-de-Calais.

Une chaîne humaine pour "marquer le coup"

En milieu de matinée, une chaîne humaine de près de 500 personnes, regroupant essentiellement les commerçants de Calais et des employés du port, s'est formée sur la rocade portuaire, a constaté BFMTV. Ils réclament également eux aussi le démantèlement de la "jungle", accusée de fragiliser l'économie locale. Le collectif des entreprises et commerces du Calaisis espère "marquer le coup" avec cette opération, une première depuis le début de la crise migratoire dans la région.

"Le ministre a bien reçu notre désarroi, mais cela ressemble à ‘je botte en touche’. Plus on rajoute de policiers plus on a de migrants", a déclaré de son côté le porte-parole du collectif, Frédéric Van Gansbeke.

Bernard Cazeneuve assure qu'il démantèlera la "Jungle"

Bernard Cazeneuve a pourtant réaffirmé vendredi l'intention de l'État de démanteler la "Jungle" de Calais, mais avec "méthode" et avec "maîtrise", mais sans donner de calendrier.

"C'est en faisant preuve de persévérance, de méthode que nous dégagerons une solution efficace... et ce jusqu'à la fermeture définitive du campement, que je souhaite la plus rapide possible", a déclaré le ministre de l’Intérieur dans un discours devant les forces de l'ordre réunies dans une caserne de gendarmerie de Calais.

La maire de Calais Natacha Bouchart (LR) a précisé de son côté que le ministre lui aurait assuré que le démantèlement de la zone nord allait survenir "avant la fin de l'année".

Un sujet qui agite la classe politique. Dans une interview pour La Voix du Nord, Nicolas Sarkozy a assuré ce lundi qu'il se rendrait "à Londres dès le lendemain de la présidentielle" afin de régler la question des migrants. Il souhaite par ailleurs renégocier les accords du Touquet - qu'il avait pourtant lui-même signés - et obliger les Britanniques à accueillir sur leur sol les demandeurs d'asile.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, 6.900 migrants sont présents dans la "jungle", un chiffre record en progression de 53% par rapport à la mi-juin. Des associations parlent quant à elles de plus de 9.000 personnes.

C.H.A.