Le premier ministre turc, Binali Yildirim, a annoncé, dimanche 4 septembre, que la frontière turco-syrienne avait été totalement sécurisée après que les forces turques et les rebelles syriens soutenus par Ankara ont chassé l’organisation Etat islamique (EI) des dernières zones qu’elle contrôlait. « Depuis Azaz jusqu’à Djarabulus, notre [bande frontalière] de 91 kilomètres a été totalement sécurisée », a assuré M. Yildirim lors d’un discours télévisé.
Un peu plus tôt, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) avait affirmé que l’EI avait perdu ses dernières positions sur la frontière turco-syrienne. « L’EI n’a plus de contact avec le monde extérieur après avoir perdu les derniers villages frontaliers entre la rivière Sajour et [la localité] d’Al-Raï », a indiqué l’Observatoire.
« Les rebelles et les factions islamistes soutenus par les chars et l’aviation turcs » se sont emparés de plusieurs villages frontaliers « après que l’EI s’est retiré, mettant fin à sa présence (…) sur la frontière », avait encore précisé l’OSDH.
Les milices kurdes également visées
La perte de cette zone frontalière prive l’EI de points de passage pour ses recrues et pour son approvisionnement depuis la Turquie, même si l’organisation djihadiste sunnite contrôle encore de larges pans de territoires en Syrie et en Irak.
La Turquie a lancé, le 24 août, l’opération militaire « Bouclier de l’Euphrate » dans le nord de la Syrie, affirmant viser tant l’EI que les milices kurdes qui ont eux-mêmes joué un rôle majeur pour chasser les djihadistes d’une grande partie de la frontière.
Les YPG (Unités de protection du peuple kurde) sont un partenaire stratégique de la coalition antijihadistes conduite par les Etats-Unis. Mais Ankara les considère comme une « organisation terroriste » et le gouvernement turc s’était alarmé de leur expansion le long de sa frontière, craignant la création d’une zone autonome kurde dans le nord de la Syrie.
Pour la Turquie, les YPG sont étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène régulièrement des attaques meurtrières contre ses forces de sécurité sur son territoire depuis la fin d’un cessez-le-feu en juillet 2015.
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