Le candidat à la primaire de droite Nicolas Sarkozy sur TF1 à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 24 août 2016

Le candidat à la primaire de droite Nicolas Sarkozy est menacé par l'affaire Bygmalion.

afp.com/BERTRAND GUAY

Alors que la campagne de la primaire à droite bat son plein, l'avenir judiciaire de Nicolas Sarkozy s'assombrit. Le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle de l'ancien chef de l'Etat et de treize autres mis en examen pour le délit de financement illégal de sa campagne présidentielle en 2012, dans l'affaire Bygmalion.

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Le parquet demande notamment le renvoi de l'ancien président pour "avoir dépassé le plafond des dépenses électorales" et "fait état" dans son compte de campagne d'"éléments comptables sciemment minorés", a indiqué une source proche de l'enquête. Il appartient maintenant aux juges d'instruction de suivre ou non ses réquisitions, dans un délai d'un mois minimum. Mais d'éventuels recours de procédure sont toujours susceptibles de rallonger les délais.

L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a dénoncé ce lundi "une nouvelle manoeuvre politique grossière qui ne résistera pas davantage que les autres à l'examen des faits", dans un communiqué.

Système de fausses factures

Un éventuel renvoi avant la primaire de la droite pour la présidentielle, prévue les 20 et 27 novembre, compliquerait la tache de l'ancien président de briguer un nouveau mandat à l'Elysée. L'enquête porte plus largement sur un vaste système de fausses factures destiné à dissimuler un dépassement massif du plafond des dépenses autorisées pour la campagne, qui était fixé à 22,5 millions d'euros.

Dans des réquisitions datées du 30 août, le parquet de Paris a demandé le renvoi en procès de treize autres personnes, en visant les délits de faux, abus de confiance, escroquerie ou complicité et complicité de financement illégal. Parmi elles, figurent d'anciens cadres de l'ex-UMP et les responsables de la société Bygmalion, dont la filiale Event and Cie organisait les meetings de la campagne sarkozyste.

Sarkozy conteste tout dérapage

Tous sont soupçonnés d'avoir participé à la mise en place d'un système de fausses factures pour imputer à l'UMP quelque 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings qui auraient dû figurer dans le budget de campagne du candidat. Les factures, retrouvées par les enquêteurs, portaient la mention de conventions de l'UMP qui n'ont jamais eu lieu.

Nicolas Sarkozy n'est pas mis en cause pour avoir eu connaissance de cette fraude. Mais il a été mis en examen le 16 février pour financement illégal de sa campagne, soupçonné d'avoir engagé des dépenses supplémentaires en réclamant de nouveaux meetings, alors qu'il ne pouvait ignorer que son budget allait franchir la ligne rouge. Le candidat avait été destinataire de notes des experts-comptables l'alertant sur ce risque. L'ancien président a toujours contesté un dérapage de ses dépenses.

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