L'obésité pèse de plus en plus lourd sur notre économie

Le surpoids a non seulement des conséquences sur la santé, notamment le risque de cancer, mais aussi un "coût social" évalué à 12,8 milliards d'euros.

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Femme obèse.
Femme obèse. © GILE MICHEL/SIPA

Temps de lecture : 3 min

Les chiffres sont impressionnants : « La prévalence de l'obésité progresse de 4 % par an depuis quinze ans, or les 15 % d'obèses que compte la population contribueraient pour 22,1 % à la dépense de santé », peut-on lire ce matin dans le journal L'Opinion. Il faut y ajouter les conséquences en termes de perte de production, absentéisme, etc. Le ministère des finances évalue à 12,8 milliards d'euros le « coût social » du surpoids. En juillet, une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet estimait qu'un Français sur quatre pourrait être obèse en 2030, soit près de 17 millions d'adultes. Et la semaine dernière, un rapport du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), publié dans le New England Journal of Medicine, associait huit cancers supplémentaires au surpoids et à l'obésité.

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Question santé, d'abord, les risques d'un excès de kilos sont bien connus (même si, paradoxalement, certaines personnes obèses sont en parfaite santé) : diabète, maladies et accidents cardiovasculaires (liés notamment à un excès de cholestérol et à l'hypertension artérielle), apnées du sommeil, vieillissement accéléré du cerveau et évidemment cancers, dont la liste ne cesse de s'allonger (côlon, œsophage, rein, sein, utérus et maintenant aussi estomac, foie, vésicule biliaire, pancréas, ovaire, thyroïde…). À tout cela il faut encore ajouter les dégâts psychologiques. D'où les appels répétés des spécialistes de la santé pour que les pouvoirs publics agissent, en développant des outils de prévention, d'accompagnement des malades et en soutenant la recherche.

Améliorer la « pertinence » de la taxe « Red Bull »

Et pourtant, l'information des consommateurs, par le biais d'un étiquetage adapté, se fait toujours attendre. Certes, l'article 14 de la loi de santé du 26 janvier 2016 prévoit de compléter la déclaration nutritionnelle obligatoire avec un logo nutritionnel optionnel. Un système à cinq couleurs (du vert au rouge), mis au point par une équipe de l'Inserm, est considéré comme le plus adapté par le Haut Conseil de la santé publique. Mais les industriels, qui craignent la stigmatisation de certains produits, bataillent contre l'adoption de ce code à cinq couleurs et ont proposé des alternatives. La ministre de la Santé n'a pas tranché et les polémiques redoublent.

C'est donc à Bercy que pourraient être prises certaines décisions. Selon la note de la direction du Trésor, dévoilée par Arnaud Lavorel, une demi-douzaine de pistes sont envisagées. Comme celle consistant à améliorer la « pertinence » de la taxe « Red Bull » – qui n'a rapporté que 3 millions d'euros en 2014, soit vingt fois moins qu'attendu – en ciblant cette fois un nutriment plutôt qu'un produit « et en fixant un taux suffisamment élevé (20 %) quitte à y adjoindre une prestation sous condition de ressources pour « restaurer le pouvoir d'achat des plus modestes », proportionnellement plus touchés par l'obésité ». Autre possibilité : réduire la taille des assiettes dans les cantines. Et aussi inciter davantage les médecins à développer la prévention. Car ils sont évidemment en première ligne pour combattre ce fléau et aider les générations futures à y échapper.

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Commentaires (7)

  • LYCA

    Les suisse prescrivent de la marche à pied contre le cholesterol

  • xav2301

    Avec leurs chiffres bidon ! Chaque fois qu'ils souhaitent s'attaquer à un problème de santé, ils sortent un chiffre. L'obésité coûterait 12, 8 milliards en additionnant, bien entendu des choux et des raves et en imputant de façon totalement arbitraire à une maladie un certain nombre de coûts. L'indice préféré : l'absentéisme. On peut tout lui faire dire et lorsqu'une personne à la fois obèse, fumeuse et alcoolique s'absente un jour pour une angine on impute ce jour aux trois maladies. Et tout cela pourquoi ? Pour pouvoir rajouter des taxes bien utiles au budget qui ne causent pas de remous puisqu'elles sont mises en place non pour renflouer les caisses de l'état mais pour la santé des Français.

  • chantorm

    Les nombres de pizzas vendues et de tabac vont exploser