La leçon de laïcité de Manuel Valls au "New York Times"

VIDÉO. Le Premier ministre s'insurge contre un article du quotidien américain qui recueillait des témoignages de musulmanes européennes se disant discriminées.

Source AFP

Temps de lecture : 3 min

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Manuel Valls n'a pas du tout aimé le travail du New York Times. Le quotidien américain a publié récemment des témoignages de femmes musulmanes européennes faisant état de discriminations. L'article a été traduit en français, afin que les Français puissent en prendre connaissance. « Je tenais à répondre à l'article Regards changés et langues déliées, paru dans les colonnes du New York Times le 2 septembre, et qui donne une image insupportable, car fausse, de la France, pays des Lumières et pays des libertés », précise le Premier ministre dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post.

« Les témoignages se succèdent, décrivant une France où la lune jaune cousue sur les vêtements des musulmans serait la prochaine étape comme il y eut une étoile jaune pour désigner les juifs sous l'occupation nazie. Une France où les musulmans seraient moins bien considérés que des chiens. Une France avec un régime d'apartheid forçant les musulmans à quitter leur pays pour faire des études, trouver un emploi, faire carrière », dénonce-t-il. « Par son histoire, sa géographie, ouverte sur le bassin méditerranéen et le continent africain, par son immigration, la France entretient des liens très forts avec l'islam. Elle s'enorgueillit que l'islam soit la deuxième religion du pays. Des millions de citoyens de confession ou de culture musulmane vivent en respectant parfaitement leurs devoirs, et en jouissant pleinement de leurs droits », défend le chef du gouvernement.

Des témoignages biaisés

« Ce que je conteste avec la plus grande vigueur, c'est que la journaliste donne la parole à des femmes de confession musulmane en prétendant que leur voix serait étouffée, et ce, pour dresser le portrait d'une France qui les oppresserait », regrette-t-il. « Par ailleurs, elle n'explique pas ce que sont les principes républicains : liberté, égalité, fraternité, et la laïcité à la française. »

Plus grave, selon Manuel Valls, le travail de la journaliste du quotidien américain ne constitue en rien « une enquête de terrain ». Il affirme même que « la plupart » de ces témoignages ont été obtenus lors du « camp d'été décolonial ». Le 25 août, un séminaire de formation à l'antiracisme réservé aux victimes du « racisme d'État » s'ouvrait à Reims provoquant l'ire de nombreux politiques. Ce rendez-vous n'était accessible qu'aux personnes victimes de « racisme structurel », excluant ainsi les Blancs.

LIRE notre article Camp décolonial : les associations antiracistes montent au créneau

Enfin, le Premier ministre réaffirme sa position contre le burkini et pour les arrêtés qui les interdisant. Il conteste l'interprétation hâtive faite par une partie des médias étrangers qui ont conclu à la stigmatisation, à l'atteinte à la liberté des musulmans à pratiquer leur culte... « Mais enfin ! C'est précisément pour la liberté que nous nous battons », explique le Premier ministre. Qui s'insurge de « l'incroyable retournement : dans les témoignages cités, le burkini est présenté comme un instrument de libération de la femme ! »

Manuel Valls tente enfin d'expliquer « la laïcité à la française », « cette singularité [qui] a du mal à être comprise à l'étranger ». Il rappelle qu'elle tient en une stricte séparation des Églises et de l'État, à la neutralité de ce dernier. En découle que le voile est autorisé dans l'espace public, excepté pour les fonctionnaires. Il souligne que ce n'est pas le voile qui est interdit à l'école – aux élèves et aux enseignants –, mais tous signes religieux ostensibles.

Au New York Times, Manuel Valls l'assure : la France n'est en rien « islamophobe », elle veut au contraire « faire la démonstration éclatante que l'islam est pleinement compatible avec la démocratie, la laïcité, l'égalité femmes-hommes. C'est le coup le plus cinglant que nous pourrons porter à l'islamisme radical, qui n'aspire qu'à une seule chose : nous dresser tous les uns contre les autres. »

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Commentaires (39)

  • Bastogne

    La deuxième est que Valls a cédé encore une fois à sa manie des "coups de gueule" ; qu'un sous secrétaire d'état réponde au NYT peut être, mais si chaque fois qu'une feuille de choux amerloque fait paraitre un article idiot Valls nous fait un grand discours tonitruant, on a pas fini de se boucher les oreilles … mais bien sûr, nous sommes en campagne électorale, les US aussi, les grosses bêtises vont fuser de part et d'autres de l'atlantique.

  • TCC

    Parfaitement d'accord avec vous. Le premier de voir d'un ministre en pays laïc est de s'abstenir de ce genre de commentaire ; d'autant que l'opinion incriminée est celle d'un journal ; Manuel Valls ou la liberté de la presse... De dire SA vérité.

  • indra

    Vous voulez dire plutôt "islamophiles" ?