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La France en recul dans le classement mondial QS des universités

Le très observé classement britannique pointe la baisse de réputation, de rayonnement scientifique et de taux d’encadrement des établissements français.

Par  et

Publié le 06 septembre 2016 à 01h01, modifié le 06 septembre 2016 à 06h44

Temps de Lecture 4 min.

Etudiants à l’école Polytechnique de Palaiseau en avril 2016.

Encore et toujours, les universités anglo-saxonnes dominent le top 20 du classement 2016 des meilleures universités réalisé par le think tank britannique Quacquarelli Symonds (QS), publié le mardi 6 septembre. Pas de surprises pour le Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui conserve son (premier) rang, suivi par Stanford, Harvard, Cambridge, Caltech et Oxford. En revanche, les établissements français perdent du terrain, comme dans le classement de Shanghai 2016, où la France est passée de la 5e à la 6e place en nombre d’établissements distingués.

Chez QS, le nombre d’universités françaises dans le top 400 passe de 20 à 17. L’École normale supérieure (ENS) chute de dix places, de la 23e à la 33e, l’Ecole polytechnique décroche de la 40e à la 53e. Plus loin, l’université Pierre-et-Marie-Curie perd quatre places et passe de la 137e à la 141e position. Quant aux universités Paul-Sabatier Toulouse-III et Aix-Marseille, ainsi que l’Institut national des sciences appliquées de Lyon, ils sortent tout simplement du top 400. Seules l’ENS de Lyon, Sciences Po Paris, l’université Sorbonne Paris-IV, et l’université Paris-I progressent. Grenoble-Alpes fait son entrée à la 206e place.

Top 10 des établissements français en 2016

Evolution de place 2016 2015 Institution
- 10 33 23 Ecole Normale Supérieure, Paris (ENS Paris)
-13 53 40 Ecole Polytechnique
-4 141 137 Université Pierre et Marie Curie (UPMC)
-8 164 156 CentraleSupélec
+11 177 188 Ecole Normale Supérieure de Lyon
Nouveau 206 Université Grenoble-Alpes (UGA)
+3 220 223 Sciences Po Paris
+1 221 222 Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
+12 228 240 Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
0 241 241 Université Paris-Sud 11

Pour réaliser ce classement, QS s’appuie sur quatre critères : la recherche, l’enseignement, l’employabilité et l’internationalisation. La méthodologie repose sur l’évaluation de six indicateurs. La réputation académique représente 40 % de la note. Elle est mesurée à partir d’une enquête réalisée auprès de 74 651 universitaires. La réputation auprès des employeurs, qui compte pour 10 %, est établie sur un panel de 37 781 employeurs. Le volume de citations par université, indice du rayonnement scientifique, pèse 20 %. Le ratio étudiants-enseignants (20 % de la note), le ratio d’étudiants internationaux (5 %) et le ratio d’enseignants internationaux (5 %) complètent le panorama.

Selon l’institut britannique, la baisse de la performance des universités françaises est liée à trois des six indicateurs :

  • 74 % des 39 universités françaises voient une baisse de leur réputation académique.
  • Une diminution de 72 % du nombre de citations dans le domaine « performance de la recherche » entraîne une baisse pour le critère citations par faculté.
  • 62 % des universités connaissent une baisse du ratio professeurs/étudiants. Sept chutent de plus de cinquante places sur ce critère.

Ben Sowter, qui dirige le département recherche à QS, estime que « la réputation est un critère compliqué et qu’on ne peut que spéculer sur les raisons de cette baisse ». « De mon point de vue, les universités françaises ont pâti de l’environnement confus des réformes de l’enseignement supérieur, et notamment des fusions des universités et des grandes écoles qui brouillent l’identité des institutions », juge-t-il.

L’investissement public en cause ?

Autre argument avancé : la mauvaise performance des universités hexagonales serait à mettre sur le compte du manque de financement. « Les classements cette année démontrent que le niveau d’investissement est déterminant pour les progressions tout comme pour les régressions. Les institutions dans les pays qui investissent fortement dans ce secteur progressent, que les fonds soient d’origine privée ou qu’ils proviennent du secteur public. Les pays d’Europe de l’Ouest qui annoncent ou effectuent des coupes budgétaires perdent des places face à leurs homologues aux Etats-Unis ou en Asie. »

Un argument à pondérer pour la France : selon les priorités du budget 2017, annoncées lors du débat d’orientation des finances publiques à l’Assemblée le 7 juillet 2016, 1 000 emplois supplémentaires doivent être créés et les moyens de l’enseignement supérieur et de la recherche seront augmentés de 850 millions d’euros. Une information confirmée par Thierry Mandon. Interrogé par le think tank britannique, le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche estime que « le classement de cette année montre que la France doit poursuivre et amplifier ses efforts de simplification et de fluidité de ses règles pour faciliter des recrutements d’universitaires étrangers ; et de communication pour faire mieux connaître les modernisations de notre organisation et les moyens nouveaux dont seront dotés nos établissements ».

QS : un classement très regardé par les universités

Avec le classement Shanghai, le classement de Quacquarelli Symonds demeure très observé par le monde universitaire. « Les enquêtes que nous avons menées auprès de nos membres montrent que les institutions d’enseignement supérieur et de recherche regardent trois classements : QS, Times higher education (THE) et Shanghaï – dans cet ordre, mais avec une proportion presque équivalente pour les trois –, et ensuite les classements nationaux », expliquait Tia Loukkola, directrice du développement institutionnel de l’Association européenne des universités (EUA) dans un entretien accordé au Monde en août 2016.

L’association recommandait néanmoins à ses membres « de faire attention aux indicateurs qui sont utilisés dans les classements et de considérer s’ils sont pertinents, et s’ils ont du sens pour leur institution. Un classement n’est qu’une source d’informations parmi d’autres sur les performances d’une institution », précisait Mme Loukkola.

Les 10 premiers établissements du classement QS

1. Massachusetts Institute of Technology (MIT) (Etats-Unis)

2. Stanford University (Etats-Unis)

3. Harvard University (Etats-Unis)

4. University of Cambridge (Grande-Bretagne)

5. California Institute of Technology (Etats-Unis)

6. University of Oxford (Grande-Bretagne)

7. University College London (Grande-Bretagne)

8. Swiss Federal institute of Technology of Zurich (Suisse)

9. Imperial College London (Grande-Bretagne)

10. University of Chicago (Etats-Unis)

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