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Au Burkina Faso, une web télé pour promouvoir le talent de jeunes agriculteurs africains

Agribusiness TV veut faire découvrir un secteur en pleine transformation, vivier d’emplois, en mettant en avant des parcours individuels.

Le Monde avec AFP

Publié le 07 septembre 2016 à 10h11, modifié le 07 septembre 2016 à 10h11

Temps de Lecture 3 min.

Inoussa Maïga (à droite), 30 ans, fondateur de la web télé Agribusiness TV, dans ses bureaux de Ouagadougou.

Tee-shirt noir floqué du logo de sa web télé, Inoussa Maïga dégage énergiquement des tiges de maïs dans un champ à Bagré, au nord du Burkina Faso, pour un entretien sur Agribusiness TV, sa télévision sur Internet consacrée exclusivement aux activités agricoles et au monde rural africain.

Diffusée sur le web et sur téléphone mobile, Agribusiness a été lancée en mai à Ouagadougou. L’objectif de son promoteur et fondateur, le journaliste Inoussa Maïga, 30 ans, est de changer l’image – souvent mauvaise – de l’agriculture auprès des jeunes Africains et, à sa manière, d’aider au développement du continent.

« Inspirer d’autres personnes »

A Bagré, à 245 km de Ouagadougou, Inoussa a trouvé un sujet original : un professeur-agriculteur qui enseigne les mathématiques tout en élevant des porcs et en produisant maïs, riz et arachide. La chaîne propose aussi un reportage sur une femme dans le maraîchage au Bénin ou sur un inventeur dans l’agroalimentaire au Togo.

Inoussa Maïga tisse petit à petit un réseau de correspondants pour faire de sa télé une chaîne panafricaine. Bénin, Togo, Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali sont déjà au programme. L’île Maurice devrait suivre prochainement.

La ligne éditoriale d’Agribusiness TV obéit à des règles claires : les magazines se focalisent sur des personnes de « maximum 40 ans », ayant un parcours « assez intéressant » dans le domaine agricole ou de l’élevage ou sur « les différents maillons de la chaîne : transformation, emplois verts, tout ce qui concerne l’environnement et les métiers de l’agriculture durable. On veut des gens qui ont un parcours pouvant en inspirer d’autres », glisse-t-il.

Inoussa Maïga, qui se décrit comme un « fils de paysan », a fait des études de communication pour le développement à l’Université de Ouagadougou, avant de lancer Agribusiness TV.

Lutte contre le chômage

« Je veux surtout mettre en valeur de jeunes Africains qui se sont engagés courageusement dans l’agriculture, ceux qui innovent dans le secteur et, éventuellement, convoquer un autre regard des jeunes sur ce secteur, moteur du développement des économies africaines », explique-t-il.

« Tous ceux qui sont allés à l’école jusqu’à un certain niveau voient le retour à la terre comme un échec, comme quelque chose de dévalorisant. Alors qu’il y a beaucoup d’opportunités pour les jeunes. Nous le voyons chaque jour dans nos reportages. En regardant la structure économique de nos pays, on voit que c’est dans l’agriculture qu’on peut créer le plus d’emplois et lutter contre le chômage massif des jeunes sur le continent », soutient-il.

Le projet a convaincu le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), une institution internationale conjointe des Etats du groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) soutenue par l’Union européenne, qui a octroyé un financement de 58 000 euros pour lancer la web télé. Inoussa a financé le reste du projet avec 65 000 euros provenant de sa société de communication.

Nawsheen Hosenally, l’épouse d’Inoussa, travaille aussi à plein-temps sur la chaîne qu’elle a contribué à fonder. Elle s’occupe de la partie technique avec la mise en ligne des sujets, leur traduction en anglais ainsi que la gestion des réseaux sociaux.

Avec les associations

Sur un continent où l’accès à Internet demeure faible, les promoteurs d’Agribusiness TV mettent aussi leurs vidéos à la disposition d’associations pour leur diffusion en milieu rural.

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« Nous projetons nos vidéos lorsqu’on nous invite à des conférences ou à des rencontres avec des acteurs du monde rural », assure Inoussa, qui espère que sa chaîne bénéficiera bientôt du développement d’Internet en Afrique.

Ses objectifs ont en tout cas été largement dépassés dès la première année, assure-t-il. Le duo compte aujourd’hui plus de 45 000 fans sur Facebook et a comptabilisé 800 000 vues de ses reportages.

« Chaque jour, on a au moins quinze personnes qui nous contactent pour en savoir plus sur tel ou tel entrepreneur auquel on a consacré une vidéo, indique Hosenally. Et on est aussi encouragé par les messages, les commentaires que nous recevons quotidiennement. Ce sont des vidéos qui inspirent, on a beaucoup de retours des entrepreneurs que nous rencontrons. » Certains évoquent même des contrats signés grâce à Agribusiness TV. « Tout ça fait l’espoir », se félicite Inoussa.

Le Monde avec AFP

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