Popularité : à droite, Juppé conserve l’ascendant sur Sarkozy
EXCLUSIF + DOCUMENT et VIDEO - Dans le baromètre Elabe pour « Les Echos », le maire de Bordeaux reste la personnalité politique préférée des Français comme des sympathisants de la droite et du centre. L’écart avec Nicolas Sarkozy se creuse ce mois-ci.
Par Isabelle Ficek
Entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, le match de la popularité ne s’inverse pas. Loin de là. Dans le baromètre d'Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique, le maire de Bordeaux conserve la tête du classement auprès des Français, avec 46 % d’image positive, en hausse de 2 points depuis le mois dernier. « Un petit effet rattrapage », précise Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d’Elabe, qui souligne qu’Alain Juppé avait perdu en août 5 points auprès des Français, sanctionné par ses déclarations au lendemain de l’attentat de Nice - « Si tous les moyens avaient été pris, le drame n’aurait pas eu lieu » avait lâché le candidat à - et son absence après l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Etienne du Rouvray.
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Quant à Nicolas Sarkozy, il atteint, lui, 23 % d’image positive auprès des Français, en baisse de 3 points, alors qu’il était remonté en août, plus présent sur le front des attentats.
« Si l’on se projette au-delà de la primaire, note Yves-Marie Cann, il est intéressant de noter l’intensité du rejet que suscite l’une ou l’autre de ces deux personnalités. » En effet, Alain Juppé atteint 20 % d’image très négative : c’est le score le moins élevé de toutes les personnalités politiques testées dans le baromètre. A l’inverse, Nicolas Sarkozy, lui, voit ce score grimper à 49 %. C’est le plus élevé de tout le baromètre, 1 point au-dessus des dirigeants du Front national Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen (48 % d’image très négative). « Même si Nicolas Sarkozy conserve toutes ses chances de remporter la primaire de la droite, l’enjeu, pour lui, est de renouer le dialogue avec les Français au-delà de sa famille politique. Cela s’annonce difficile alors qu’un Français sur deux le rejette », observe le sondeur.
Auprès des sympathisants de la droite et du centre, Alain Juppé conserve aussi son ascendant sur tous les autres. Mais tous les candidats à la primaire de la droite, y compris le maire de Bordeaux, sont à la baisse ce mois-ci, qui, pour François Fillon, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, flirte avec les 10 points. « C’est le signe, auprès de ce qui sera le noyau dur des électeurs de la primaire, que la campagne a véritablement commencé : chacun défend son champion, ce qui, automatiquement, détériore l’image des autres, explique Yves-Marie Cann. Personne n’est épargné ».
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Ainsi, Alain Juppé atteint 70 % d’image positive auprès des sympathisants de la droite et du centre, en baisse de 4 points. Derrière lui, François Fillon, avec 51 % de bonnes opinions, décroche de 9 points, suivi de Nicolas Sarkozy, à 49 %, en chute de 8 points. Une baisse équivalente à celle de Bruno Le Maire, qui bénéficie de 47 % d’opinion positive.
Si ces baisses s’expliquent par le début de la campagne, leur ampleur, elle, dépend de la stratégie des uns et des autres. Le député de Paris, qui enregistre la plus forte chute, semble payer assez cher son désormais célèbre « qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ? » « Cela place François Fillon sur le terrain des attaques personnelles dont les sympathisants ne veulent pas. L’unité est importante pour eux dans la perspective de la présidentielle », analyse Yves-Marie Cann.
Deux campagnes, deux styles et deux tons très différents
Nicolas Sarkozy, lui, baisse de 8 points mais de seulement 3 points auprès des sympathisants Les Républicains, avec 71 % de bonnes opinions ( contre 72 % pour Alain Juppé, en hausse de 2 points). En revanche, il n’aurait que 3 % d’image positive auprès des sympathisants du Modem - en chute de 15 points - et 20 % auprès de ceux de l’UDI, en chute, là de 20 points. « Là, c’est clairement son entrée en campagne sur les thématiques identitaire et sécuritaire qui a heurté une partie des électeurs du centre », avance Yves-Marie Cann. A l’inverse, Alain Juppé, auprès des sympathisants de l’UDI bénéficierait de 88 % d’image positive, en hausse de 5 points. Voilà qui illustre des dynamiques et des ressorts très différents, fruits de deux campagnes, deux styles et deux tons eux aussi très différents.
Quant à Bruno Le Maire, qui a décidé d’effectuer sa rentrée politique plus tardivement - les 17 et 18 septembre à Sète -, il chute de 8 points auprès des sympathisants de droite et du centre, après en avoir déjà perdu 7 le mois dernier. La conséquence d’une moindre visibilité dans les médias quand le peu d’espace qu’il pouvait avoir a été absorbé par les autres. « Pour un candidat comme lui, qui veut incarner le renouveau, est moins connu et a une image encore fragile, cela suffit pour qu’il s’effondre. Il risque de remontrer mais on voit combien il est important pour lui d’occuper le terrain, tranche le sondeur. Cela renforce en tout cas l’idée que le match se joue entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. »
VIDEO L'analyse d'Yves-Marie Cann (Elabe)
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Sondage réalisé les 6 et 7 septembre, par Internet, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, selon la méthode des quotas.
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DOCUMENT L'intégralité des résultats du sondage