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Le Grand Roissy protège ses terres

En débat depuis 2009, la « charte agricole du grand Roissy » sera adoptée cet automne. Elle préserve 8.000 hectares dans une zone en plein essor.

Par Marion Kindermans

Publié le 7 sept. 2016 à 10:45

D’ici quelques semaines, les élus de la communauté d’agglomération de Roissy Portes de France, ce territoire porté par le développement de l’aéroport, apposeront leur signature en bas du document. La « charte agricole du Grand Roissy » vise à préserver dans les trente prochaines années 8.000 hectares de terres agricoles. Le périmètre sanctuarisé s’étend sur 25 communes du Val d’Oise et trois de Seine-Saint-Denis. Sur le territoire du Grand Roissy, ce sont au total 9.500 hectares qui sont considérés comme des terres fertiles, soit près de la moitié de la surface, principalement dédiées aux grandes cultures (blé, betterave, maïs, colza). Dans cette zone phare du Grand Paris, la pression foncière est forte. Un grand nombre de projets d’aménagement devraient voir le jour dans les années qui viennent (Triangle de Gonesse, Europa City).

Consulter les élus

Un développement urbanistique qui ne va pas sans inquiéter les acteurs locaux. « En 2010, on observait sur les 20 dernières années une disparition annuelle d’environ 100 hectares de terres », indique en préambule la charte. « Ce schéma vise avant tout à rassurer les exploitants », résume un observateur. Outre la préservation du périmètre, cette charte insiste sur la nécessité de « diversifier les fonctions agricoles » pour concourir à « un développement de l’emploi ». Le texte insiste aussi sur le maintien de voies de circulation pour les engins agricoles et sur celles à rénover. Il est le fruit d’une longue démarche. La première étape, initiée en 2009 avec le cabinet d’étude Blezat Consulting, a abouti à un état des lieux de l’agriculture sur le territoire. En 2012, un schéma directeur agricole a cartographié les terres selon leur fonctionnalité actuelle et future en tenant compte des projets d’aménagement. La troisième étape engagée en 2014, la plus délicate, a consisté à mettre autour de la table l’ensemble des acteurs. « L’idée était de mener une démarche dans un cadre consensuel, auquel ont participé le monde agricole, le monde environnemental, l’aménageur public, les élus et les habitants », explique Damien Robert, directeur général de l’EPA Plaine de France, pilote du projet. Le procédé se veut différent de ce qui a été fait à Saclay (Essonne). Sur cette future « silicon valley » à la française, la préservation de 2.469 hectares de terres a été réalisée via un décret du Conseil d’Etat en décembre 2014. Certains élus avaient regretté de ne pas avoir été plus largement associés. D’où l’option choisie par les pouvoirs publics à Roissy. Alors certes, cette charte « ne sera jamais aussi forte qu’un décret », reconnaît Damien Robert, mais « l’objectif est que les communes l’inscrivent maintenant dans leur document d’urbanisme ».

À noter

Roissy Pays de France regroupe 42 communes autour de l’aéroport Roissy-CDG, soit 346.000 habitants.

Marion Kindermans

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