Psychiatre addictologue, Michel Lejoyeux consacre un chapitre à l’addiction au travail dans son livre Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore (JC Lattès, 300 pages, 19 euros, janvier 2016). Pour maintenir un bon équilibre entre sa vie personnelle et son travail, voici ses conseils.
Chasser les mauvais réflexes
Le perfectionnisme ne fait pas bon ménage avec la sérénité au travail. « Il faut se désintoxiquer de fausses croyances du type “je dois être parfait tout le temps”. »
Par ailleurs, l’addict au travail se considère comme le meilleur ou au contraire comme le plus mauvais. « Ce type de raisonnement où une seule goutte suffit à rendre le breuvage aigre doit être évité. »
Enfin, le workaholic adore refaire les mêmes tâches à l’infini, relire, revérifier son travail. Au contraire, il faut varier les tâches. « A force, ce sont toujours les mêmes neurones qui sont sollicités. Pour mieux travailler, il faut en mobiliser d’autres. »
Se fixer des règles
En plus de soigner son sommeil, il convient d’appliquer des « règles de politesse » à sa vie personnelle. « Hors du cadre du travail, il faut impérativement éviter de regarder son téléphone professionnel ou s’interrompre pour répondre à un SMS ou un mail. »
Avoir une activité physique est un très bon antidote « car l’addiction au travail mobilise de manière importante la sphère intellectuelle et psychique ». Le psychiatre recommande entre deux heures et deux heures et demie de sport par semaine.
Michel Lejoyeux suggère une dernière astuce pour protéger sa vie personnelle : tenir deux agendas, « le premier pour la vie privée, amoureuse, culturelle, et le second pour le travail. »
S’écouter
Selon l’addictologue, Il faut refaire confiance à son hémisphère cérébral mineur, celui de l’intuition et des émotions.
Pour casser l’addiction, il faut prendre goût aux moments de vide et de farniente. Le docteur recommande par exemple de « se prescrire de véritables petites expériences de méditation devant un tableau, une musique ».
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